Evgueni Prigojine a annoncé son intention de redéployer en Afrique les mercenaires de Wagner qui combattaient auparavant en Ukraine. Diamants, or, alcool… Enquête sur les activités économiques du groupe.
Dans une vidéo diffusée sur la chaîne Telegram du groupe de mercenaires russes, Evgueni Prigojine affirme que ses troupes vont désormais se concentrer sur le continent.
Depuis sa tentative de coup de force contre l’état-major russe et le président Vladimir Poutine fin juin, le groupe Wagner a vu son avenir se brouiller, y compris en Afrique. Quelles seront les conséquences de cette nouvelle donne sur le continent ?
Deux semaines après la rébellion avortée d’Evgueni Prigojine en Russie, les grandes manœuvres pourraient avoir débuté dans les rangs de Wagner en Centrafrique. Plusieurs centaines de mercenaires ont quitté Bangui pour Moscou ce 6 juillet et l’avenir de Vitali Perfilev est très incertain. Révélations.
Cinq ministères ainsi que l’Agence américaine pour le développement international pointent du doigt les activités de Wagner dans le secteur de l’or. Mais selon les ONG, d’autres acteurs doivent aussi être surveillés. Y compris Washington.
Exilé en Biélorussie et incertain quant à l’avenir de son empire, Evgueni Prigojine peut s’appuyer sur de précieux collaborateurs sur le continent, notamment au Mali et en Centrafrique. Combattants, propagandistes ou ingénieurs, voici les « Africains » du chef de Wagner.
Soudan, Libye, Mali, Centrafrique, Mozambique… La liste des pays africains bénéficiant des services des mercenaires d’Evgueni Prigojine ne cesse de s’allonger. La brève insurrection de Wagner en Russie devrait pourtant leur servir d’avertissement.
Selon les informations de JA, l’ancien ministre malien des Mines Lamine Seydou Traoré, beau-frère de Sadio Camara, le ministre de la Défense, a attiré l’attention des douaniers à son arrivée à l’aéroport Roissy – Charles-de-Gaulle.
La tentative de rébellion du groupe paramilitaire Wagner contre Moscou donne à réfléchir aux militants prorusses du continent. Mais tous n’ont pas la même marge de manœuvre.
La brève rébellion d’Evgueni Prigojine contre le Kremlin pourrait avoir des conséquences en Afrique. Si la tension est un peu retombée sur le front ukrainien et à Moscou, les questions demeurent à Bamako et à Bangui.
Deux jours après être entré en conflit avec l’armée russe, déployant ses hommes vers Moscou, le patron de Wagner a fait volte-face, sous la pression du Kremlin. Celui-ci a annoncé lui avoir offert l’exil. Mais le feuilleton n’est peut-être pas fini.
Tandis que le président russe, Vladimir Poutine, accuse le patron de Wagner de trahison, ce dernier reproche à Moscou d’avoir abandonné l’Afrique, où ses troupes se battent en Centrafrique et au Mali.
Vladimir Poutine s’est dressé samedi contre la « menace mortelle » et le risque de « guerre civile » posés par Evgueni Prigojine, le chef du groupe paramilitaire Wagner, entré ouvertement en rébellion contre le commandement russe.
Le patron du groupe de mercenaires a appelé à « stopper » le commandement militaire russe. En retour, le Kremlin a ouvert une enquête pour appel à la « mutinerie armée ».
Au-delà de ses activités militaires aux côtés des forces armées centrafricaines ou maliennes, le groupe de mercenaires russe a ouvert un autre front, économique celui-là. Avec à la clé des profits faramineux. Enquête sur une multinationale d’un nouveau genre.
De la récolte à l’exportation vers Dubaï, le groupe Wagner a pris le contrôle du secteur diamantaire centrafricain. Intimidation des exploitants locaux, soutien du gouvernement, alliance avec les réseaux libanais… Plongée dans les arcanes d’un business aussi opaque qu’inquiétant.
Depuis son arrivée à Bamako, fin 2021, le groupe d’Evgueni Prigojine lorgne les importantes ressources en or du pays. Récupération de permis miniers, création de sociétés locales, orpaillage artisanal, trafic via Dubaï… Toutes les pistes sont exploitées pour tirer profit des mines maliennes.
Recherché par la justice de son pays, ce militant de la gauche malienne a choisi l’exil afin d’échapper à ce qu’il qualifie d’« assassinat politique prémédité ». Pour Jeune Afrique, il évoque le régime de transition d’Assimi Goïta, ses ambitions politiques et ses aspirations révolutionnaires nullement entravées.
Lieutenant de Faustin-Archange Touadéra en Centrafrique, l’ancien prêtre vient de prendre la tête du parlement de la Cemac. L’homme, que l’on dit pro-russe, proche de Wagner et plein d’ambition, est de plus en plus incontournable.
L’ambassadeur centrafricain à Moscou a déclaré que son pays était prêt à accueillir une base militaire qui pourrait abriter jusqu’à 10 000 soldats russes. Et que le président Touadéra ferait bien le déplacement à Saint-Pétersbourg pour le sommet Russie-Afrique.
Ivan Maslov, le chef opérationnel du groupe paramilitaire russe au Mali, a été sanctionné par le Trésor américain. Relais de Evgueni Prigojine à Bamako, il a débarqué dans le pays en 2021 pour y superviser l’arrivée de ses mercenaires.
Visé par une attaque au colis piégé en décembre 2022, le cadre du groupe Wagner avait été évacué en Russie pour raisons médicales. Selon nos informations, il vient de regagner Bangui, où il a repris ses activités auprès du gouvernement de Faustin-Archange Touadéra.
Depuis plus de deux ans, la localisation et les mouvements de l’ancien président de l’Assemblée nationale sont l’objet de toutes les attentions au sein des services de renseignement ivoiriens. Mais Soro demeure introuvable.
Plus les mois passent, plus l’étau se resserre autour de Guillaume Soro, lequel bénéficie néanmoins du soutien des autorités maliennes. Et cherche, selon les informations de JA, à obtenir celui de la Russie.
Depuis la reprise des combats entre les troupes de Mohamed Hamdan Dagolo, dit Hemetti, et l’armée d’Abdel Fattah al-Burhane, l’implication de la Russie et de Wagner est particulièrement observée à Khartoum. Jeune Afrique décrypte les intérêts du Kremlin et de ses supplétifs.
Engagé dans un conflit face au président Abdel Fattah al-Burhane, Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemetti », cherche à obtenir un soutien matériel du groupe paramilitaire russe Wagner. Et a trouvé une oreille attentive en la personne de Evgueni Prigojine, lequel a répondu à Jeune Afrique.
En Centrafrique mais surtout au Soudan, où il joue la carte Burhane quand les Russes soutiennent Hemetti, William Burns, le patron de la CIA, accentue ses efforts pour limiter l’influence du groupe Wagner et de son financier.
D’après des documents internes consultés par Jeune Afrique, en collaboration avec le magazine Sources de Arte/CAPA et le quotidien allemand Die Welt, ainsi qu’avec les organisations All Eyes On Wagner et Dossier Center, l’oligarque russe a financé, appuyé et même guidé certaines actions du leader d’Urgences panafricanistes sur le continent entre 2018 et 2019.
Sollicité sur plusieurs théâtres d’opération, du Mali à l’Ukraine en passant par la Centrafrique, le groupe d’Evgueni Prigojine a sans cesse besoin d’étoffer ses rangs. Et vu de Moscou, cela ne fait pas de doute : il n’y a pas de mauvais buzz.