Le 3 novembre 1960, lorsque l’avion transportant Marthe Moumié se pose sur le tarmac de l’aéroport de Genève, elle croit que son mari est simplement malade. Mais une fois à l’hôpital, la femme du leader camerounais trouve là « quelqu’un qui avait déjà les yeux fermés”.
À Yaoundé, les enfants des hauts dignitaires étudient dans de prestigieuses écoles. Au fil des ans, celles-ci sont devenues le vivier de la future élite politico-administrative.
L’assassinat des grandes figures de l’UPC, les émeutes de Douala, les maquis… Mise sur pied par Emmanuel Macron et Paul Biya, l’instance devra faire la lumière sur les pages les plus sombres de cette histoire commune.
Au président Macron qui propose qu’une commission d’historiens se penche sur le passé colonial de la France au Cameroun, un comité d’intellectuels africains rétorque qu’il incombe à l’UA de s’emparer de cette question. Et de l’aborder de manière globale, et non pays par pays, afin de ne pas diluer les responsabilités de Paris.
Combattant de l’indépendance du Cameroun, Ruben Um Nyobé, tué le 13 septembre 1958 alors qu’il était dans le maquis, a longtemps été banni des manuels scolaires du pays. Portrait d’un militant et d’une guerre « oubliée ».
Qu’ont en commun les morts brutales de Lumumba, d’Um Nyobè, de Moumié et de Boganda ? Pour l’historienne Karine Ramondy, la même logique de neutralisation était à l’œuvre.
Lorsque le Premier ministre camerounais, Ahmadou Ahidjo, déclare l’indépendance, il est loin d’être serein. L’ombre des nationalistes les plus intransigeants plane sur ce jour historique.
De 1960 à 1974, le « Monsieur Afrique » des présidents français tira toutes les ficelles de la Françafrique. Son ombre tutélaire continue d’écraser ses successeurs.
L’année 1960 débute à peine, et en ce 1er janvier, les préparatifs de la cérémonie d’indépendance vont bon train à Yaoundé, sous l’œil désapprobateur des militants de l’UPC.
Longtemps la guerre pour l’indépendance a été l’objet d’un tabou au pays de Ruben Um Nyobè. Près de soixante ans plus tard, de jeunes écrivains, comme l’auteure des Maquisards et Max Lobe, se réapproprient cette histoire occultée.
Après cinq ans de travaux, le Musée national a rouvert en janvier, à Yaoundé. De l’âge de pierre à l’histoire contemporaine, il offre une large palette d’oeuvres à admirer. Et exalte l’unité du pays.
Les archives de Jacques Foccart, le premier « Monsieur Afrique » de la Ve République livrent leurs secrets. Entretien avec le chercheur qui a la charge de ce fonds d’une richesse exceptionnelle.
Le 30 novembre 1989, le premier président de la République du Cameroun meurt. Les politiciens de 1958 avaient cru élire cet autodidacte pour une brève transition. Vingt-quatre ans plus tard, il quitta le pouvoir de son plein gré après avoir construit, dans des circonstances difficiles, le cadre institutionnel d’une nation moderne.