Mort le 16 janvier 2023 à l’âge de 76 ans, Ibrahim Boubacar Keïta avait été élu président du Mali en 2013 sous la bannière du Rassemblement pour le Mali (RPM) qu’il avait fondé en 2001. Réélu en 2018, son mandat sera marqué par une montée des tensions politiques et sociales dans le pays, mais aussi par la lutte de plus en plus intense contre les groupes terroristes. En avril 2019, les résultats des élections législatives sont contestés dans la rue. Dès lors, le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) n’aura de cesse de réclamer la démission d’IBK. Malgré les tentatives de médiation de la communauté internationale et de la Cedeao, une mutinerie éclate au camp militaire de Kati, le 18 août 2020. Les hommes qui la mènent vont arrêter le président malien en exercice avant de le contraindre à la démission lors d’une intervention retransmise à la télévision nationale (ORTM).
Le procès avait débuté la dernière semaine de septembre. Il est renvoyé « afin que d’autres témoins puissent être entendus par la chambre d’instruction de la Cour suprême ».
En procès devant la Cour d’assises depuis le 24 septembre, les affaires du Boeing présidentiel et de l’achat d’équipements militaires agitent la vie politique malienne depuis maintenant dix ans.
L’opposition voit dans ce procès une façon pour la junte de « redorer son blason » en rouvrant un dossier emblématique de la corruption reprochée à l’ancien régime, mais classé sans suite à l’époque.
La justice malienne a condamné l’ancien « roi du coton » et quatre de ses coaccusés pour « atteinte aux biens sociaux » dans le cadre d’une affaire portant sur le détournement de près de 10 milliards de francs CFA.
Arrêté le 2 mars pour avoir publié un livre faisant état, notamment, d’accusations d’exactions contre l’armée, le colonel de gendarmerie est bien connu des milieux sécuritaires. Certains lui prêtent même des relations personnelles avec des piliers de la junte au pouvoir.
Une semaine après leur entrée dans le fief des rebelles indépendantistes, des mercenaires russes ont fait flotter leur étendard noir sur le fort de la ville. Tout un symbole, qui vient contredire le discours officiel du régime d’Assimi Goïta faisant la part belle à l’armée malienne.
Depuis sa victoire symbolique à Kidal, Assimi Goïta semble de plus en plus incontestable. Peu osent émettre des critiques sur son régime de transition, alors que l’élection présidentielle censée y mettre fin a été reportée sine die.
Le président sortant ne regrette rien des années passées à la tête du pays. Ni sa décision de ne pas briguer un nouveau mandat, ni la confiance accordée à Amadou Ba, son dauphin, ni même la solitude du pouvoir ou la virulence des coups portés par ses adversaires, à commencer par le premier d’entre eux, Ousmane Sonko. Interview exclusive.
Il y a tout juste dix ans, les journalistes français Ghislaine Dupont et Claude Verlon étaient assassinés à Kidal, dans le nord du Mali, dans des circonstances encore non élucidées.
Le mouvement que parraine l’influent prédicateur a appelé à une grande marche contre les autorités de transition à Bamako avant de finalement se raviser. Fin tacticien, Mahmoud Dicko n’a peut-être pas pour autant dit son dernier mot.
Après avoir repris Anefis, le 7 octobre, l’armée malienne est à une centaine de kilomètres du fief historique des rebelles touaregs. Pour le président de la transition, l’enjeu n’est pas que militaire, il est aussi hautement politique.
Quatre officiers accusés d’avoir fomenté un putsch contre le régime de transition ont été arrêtés le 27 septembre à Ouagadougou. Ils étaient, pour la plupart, à la tête d’unités spéciales.
Figure médiatique pro-transition, le chef du mouvement Yerewolo – Debout sur les remparts a été interpellé lundi 4 septembre et placé sous mandat de dépôt. Il venait de se prononcer publiquement contre un prolongement de la transition.
Le ministre de la Sécurité d’Ibrahim Boubacar Keita, le général Salif Traoré, et son ex-ministre des Transports, Traoré Zeynabou Diop, ont été placés sous mandat de dépôt. Ils sont accusés de détournements de biens publics dans l’affaire dite de « Securiport ».
De Dakar à Kinshasa en passant par Abidjan et Yaoundé, nul ne sait exactement ce qui se passe dans la tête des grandes muettes, dont aucun chef d’État ne peut jurer de la fidélité inoxydable.
L’ancien Premier ministre, moins critique envers le régime d’Assimi Goïta qu’une grande partie de la classe politique malienne, dresse un bilan nuancé de la transition, trois ans après le coup d’État qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta.
Le chanteur, qui venait de démissionner du Conseil national de transition, a rebondi. Il a été nommé « conseiller spécial » du numéro un de la junte malienne, le 14 août, confirmant ainsi son soutien aux militaires au pouvoir.
Mohamed Bazoum refuse toujours de démissionner, tandis que la Cedeao se tient prête à intervenir militairement pour le secourir. Tombera-t-il ou pas ? Dans tous les cas, il devra s’interroger sur les raisons profondes de ce putsch, dont la première : pourquoi si peu de soutiens nigériens à la démocratie nigérienne ?
Mamoutou Touré, président de la Femafoot, et Issaka Sidibé, ex-président de l’Assemblée en poste avant l’arrivée de la junte au pouvoir, ont été inculpés et écroués, le 9 août, pour des infractions financières présumées.
Le secrétaire général du Mouvement arabe de l’Azawad a pris, le 17 juillet, la présidence tournante de la CMA, coalition de mouvements signataires de l’accord d’Alger. Il succède à Alghabass Ag Intalla.
Ce 9 juillet, à Bissau, l’organisation ouest-africaine tient un nouveau sommet consacré aux transitions militaires en cours à Bamako, Ouagadougou et Conakry, où sa légitimité est largement remise en question.
Depuis son arrivée à Bamako, fin 2021, le groupe d’Evgueni Prigojine lorgne les importantes ressources en or du pays. Récupération de permis miniers, création de sociétés locales, orpaillage artisanal, trafic via Dubaï… Toutes les pistes sont exploitées pour tirer profit des mines maliennes.
Du Mali au Soudan en passant par le Burkina Faso ou la Guinée, le retour des militaires au pouvoir semble désormais acquis au Sahel. Pas sûr que cette tendance soit à saluer…
Recherché par la justice de son pays, ce militant de la gauche malienne a choisi l’exil afin d’échapper à ce qu’il qualifie d’« assassinat politique prémédité ». Pour Jeune Afrique, il évoque le régime de transition d’Assimi Goïta, ses ambitions politiques et ses aspirations révolutionnaires nullement entravées.
Dans une plainte formulée depuis sa cellule, le militant Youssouf Bathily accuse Idrissa Touré d’avoir profité de ses fonctions pour l’arrêter illégalement en mars.
Au Mali, les lois votées ou en passe de l’être – notamment le projet de future Constitution – alimentent les doutes sur les ambitions du colonel putschiste. Certains estiment qu’il peut se présenter, d’autres non. Le principal intéressé, lui, reste silencieux.
Connu dans le monde entier, l’artiste malien multiplie les prises de position polémiques en concert et sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, c’est la France qu’il étrille et tous ceux qui, à ses yeux, combattent les intérêts de son pays.
Le coup d’État de 2020 a profondément reconfiguré la classe politique malienne. Depuis, ses membres hésitent sur l’attitude à adopter par rapport au régime de transition, afin de ne pas compromettre leurs chances pour la suite.