Né en 1952 à Berboda, Idriss Déby Itno était le président de la République du Tchad jusqu’au 20 avril 2021. Il a installé un régime qui a survécu à plusieurs rébellions et conflits armés récurrents, dont la rébellion du Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT) de 1998 à 2002 et la guerre civile tchadienne de 2005 à 2010. En matière économique, après la découverte du pétrole au Tchad au début des années 2000, le pays devient exportateur.
Militaire de carrière, il avait participé au mouvement de rébellion de 1980 à 1984 contre Goukouni Weddeye. En désaccord avec le nouveau pouvoir, il s’était exilé à partir de 1989 et avait créé en 1990 le Mouvement patriotique du salut (MPS). La même année, ses forces s’étaient emparées de N’Djamena, chassant Hissène Habré du pouvoir. Déby est alors porté à la présidence du Conseil d’État dès le 4 décembre puis désigné président de la République par son mouvement, alors transformé en parti politique.
Il avait été élu en 1996 lors du premier scrutin pluraliste au suffrage universel depuis l’indépendance (du pays) en 1960, puis reconduit en 2001, 2006, 2011, 2016. Le 11 avril 2021, il avait été réélu pour un sixième mandat, dès le premier tour. Le jour même de l’élection présidentielle, les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) lancent depuis la Libye une offensive dans le nord-ouest du Tchad. L’armée tchadienne réplique alors par une contre-offensive et de violents combats éclatent dans les environs la ville de Mao, dans la région du Kanem78. Le président Idriss Déby se rend sur le front mais il est mortellement blessé entre le 17 et le 19 avril. Il succombe le 20 avril à N’Djamena, à l’âge de 68 ans.
La récente mise aux enchères du scooter présidentiel rappelle aux Centrafricains les ratés de la transition de 2013, plombée par une crise politique profonde et le peu d’intérêt de l’ancien chef d’État français pour le sujet.
À un mois de la présidentielle du 6 mai, Mahamat Idriss Déby Itno publie une autobiographie au ton personnel. De Hinda Déby Itno à Moussa Faki Mahamat en passant par Idriss Youssouf Boy, une brochette de personnalités tchadiennes connues n’en sortent pas indemnes.
Le président de la transition tchadienne a décidé de remplacer Ahmed Kogri à la tête de l’Agence nationale de sécurité. Les services de renseignement sont désormais dirigés par un de ses intimes, Ismaël Souleymane Lony.
Alors qu’approche l’élection présidentielle, qui pourrait avoir lieu avant la prochaine saison des pluies, la famille Déby Itno se prépare. Saleh Déby Itno, frère du défunt Idriss Déby Itno, vient de rejoindre l’opposition, tandis que Mahamat Idriss Déby Itno prend soin de ses alliés.
Escalade des tensions entre Paris et les putschistes du Sahel, montée en puissance des discours complotistes et des malentendus… Pourquoi il est temps de se débarrasser des fantômes et des vieux réflexes de la Françafrique.
Ouvertes ou jouées d’avance, de nombreuses consultations électorales, dont neuf présidentielles, sont attendues cette année sur le continent. Tour d’horizon.
Le secrétaire général du gouvernement, Haliki Choua Mahamat, et le ministre de la Défense, Daoud Yaya Brahim, ont démissionné les 17 et 18 octobre, après que leurs noms ont été cités dans des affaires de mœurs.
Chef du gouvernement de la transition depuis octobre 2022, l’ex-principal détracteur d’Idriss Déby Itno, chahuté par l’opposition de Succès Masra, s’est donné une mission : organiser une présidentielle libre et crédible d’ici à octobre 2024. Et, pourquoi pas, y être lui-même candidat.
Alors que l’élection présidentielle doit se tenir au plus tard en octobre 2024, le président de la transition n’a pas officiellement dévoilé ses intentions. En attendant, il place tranquillement ses pions sur l’échiquier politique national.
Les combats qui opposent les forces d’Abdel Fattah al-Burhane à celles de Mohamed Hamdan Dagalo font craindre à N’Djamena une contagion de la crise soudanaise à son territoire depuis la région frontalière du Darfour… Un foyer d’instabilité permanent, comme l’explique Éric Topona Mocnga.
La transition tchadienne entrera dans sa dernière phase avec le référendum constitutionnel du 17 décembre. L’ultime étape sera la tenue, d’ici à octobre 2024, d’une élection présidentielle à laquelle nul ne doute que Mahamat Idriss Déby Itno se présentera.
Transitions après les coups d’État, tensions entre la RDC et le Rwanda, guerre civile au Soudan… Rencontre avec le président de la Commission de l’Union africaine, qui revient sur les principaux dossiers qui agitent le continent.
Mahamat Idriss Déby Itno a succédé à son père à la tête du Tchad, en dépit de profondes divergences au sein de la famille. Entre un frère au destin contrarié, un autre tenu à l’écart et le grand vainqueur de la Transition, plongée dans la saga de N’Djamena.
Artisan de la restructuration de la dette de son pays, le ministre tchadien des Finances s’est fait un nom sur la scène internationale. Son credo : augmenter les revenus de l’État en modernisant ses services et en facilitant la vie des entrepreneurs.
Ils sont frères, ou frère et sœur, et la politique les a poussés à s’affronter. Après le décès d’un père pour les Bongo, les Déby Itno ou les Gnassingbé, ou dans la perspective de sa succession chez les Obiang… Du Tchad au Gabon, voyage au cœur des familles parmi les plus puissantes du continent.
Transitions après les coups d’État en Afrique de l’Ouest, progression du terrorisme, sentiment anti-français… De passage à Paris, le président de la Guinée-Bissau, qui achève son mandat à la tête de la Cedeao, a accordé un entretien exclusif à JA.
Le Conseil national de transition (CNT) du Tchad a adopté, le 27 juin, le projet de Loi fondamentale que lui proposait le gouvernement. Le texte sera soumis à référendum en novembre.
Les Tchadiens espéraient avoir à choisir entre un État unitaire et un État fédéral. Le gouvernement a finalement décidé qu’ils se prononceraient, le 19 novembre, pour ou contre l’adoption d’un État unitaire fortement décentralisé, avec le risque de voir la juste répartition des ressources leur échapper encore.
Si l’armée tchadienne est réputée efficace, elle est surtout le principal pilier du pouvoir du président. Plongée au cœur d’un système aussi politique que militaire, où les galons n’ont souvent que peu de rapport avec les faits d’armes.
La mort du maréchal a laissé le pays face à une transition aux défis multiples, que son fils Mahamat Idriss Déby Itno s’efforce de relever, maintenant la main tendue aux Tchadiens absents des assises de Doha et de N’Djamena, souligne Jean-Bernard Padaré, ministre d’État et conseiller à la présidence.
Il y a deux ans, le 20 avril 2021, l’annonce du décès tragique du président tchadien, le maréchal Idriss Déby Itno, provoquait une véritable onde de choc. Pour le journaliste Éric Topona, il est urgent de communiquer officiellement, enfin, sur les circonstances exactes de sa mort.
Décédé il y a deux ans jour pour jour, Idriss Déby Itno venait d’être proclamé vainqueur du scrutin d’avril 2021. Des étendues désertiques de l’Ennedi, où il a grandi, à celles de la frontière libyenne, où il s’était forgé une image de guerrier intrépide, il avait traversé bien des tempêtes. Son portrait, en six actes.
Face au conflit qui fait rage entre le président Abdel Fattah al-Burhane et son vice-président Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemetti », le chef de l’État tchadien se tient informé heure après heure d’une situation qui menace sa frontière à l’est.
L’avocat américain a publié en novembre l’ouvrage « To catch a dictator », qui retrace son long combat contre l’ancien président tchadien. Il se souvient du jour où celui-ci a finalement été condamné à la prison à perpétuité pour crimes contre l’humanité.
Au Cameroun, le fondateur et PDG du groupe de presse Afrique Média n’est pas seulement proche des milieux politiques. Il s’est aussi distingué, ces dernières années, par un tropisme pro-russe et des positions très anti-occidentales. Portrait.
Engagée dans la défense des droits de l’homme sous la présidence d’Idriss Déby Itno puis sous celle de son fils, Mahamat Idriss Déby Itno, l’avocate réclame l’ouverture d’une enquête internationale sur les événements du 20 octobre 2022.
Peu représenté au sein du gouvernement de transition, mais fort d’une longue et riche expérience dans la gestion des affaires de l’État, le parti fondé par le défunt président veut croire en ses chances pour 2024.
Le président Mahamat Idriss Déby Itno a gracié ce samedi 25 mars 380 membres du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), condamnés mardi dernier à la prison à perpétuité pour leur implication dans la mort de l’ancien chef de l’État Idriss Déby Itno.
Le procès, qui s’est tenu à huis clos, a été dénoncé comme une « mascarade » par les membres du FACT (Front pour l’alternance et la concorde au Tchad), à l’origine de l’offensive qui a coûté la vie à l’ancien président.
Exilé aux États-Unis, où il tente de recueillir le soutien des Américains et de l’ONU, l’opposant reste décidé à contrecarrer le pouvoir de Mahamat Idriss Déby. Recours à la lutte armée, possible partition du Tchad, chances de dialogue… Il répond aux questions de Jeune Afrique.