Le président de la transition a mené des réformes militaires dès son arrivée au pouvoir et renforcé en priorité ses fidèles forces spéciales. Au risque de menacer l’équilibre précaire de l’armée. Plongée dans les secrètes sphères sécuritaires guinéennes.
Alpha Oumar Diallo était étudiant lorsque le président de l’époque fit incarcérer son père, premier secrétaire général de l’OUA. Diallo Telli périra sept mois plus tard, en 1977, dans les geôles du sinistre camp Boiro. À un jet de pierre de la maison familiale où a eu lieu cet entretien.
En mettant en cause à la tribune de l’ONU « la démocratie à l’occidentale », le président de la transition guinéenne sait-il qu’il met aussi en cause ce qui va avec, à savoir des élections libres et pluralistes, la liberté d’information, d’expression et de manifestation, une justice indépendante, un État de droit, etc. ?
Mis au ban de sa famille politique depuis son ralliement au gouvernement, le ministre des Télécommunications passe à l’offensive. Aujourd’hui, il ne cache plus sa volonté de détrôner le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée.
En 2010, Alpha Condé accédait au pouvoir en Guinée après un demi-siècle d’opposition. Renversé onze ans plus tard par un coup d’État, l’ancien président a renfilé son manteau d’opposant contre son tombeur, le colonel Mamadi Doumbouya.
Depuis la chute d’Alpha Condé, le président de la transition s’est assuré la loyauté des grosses fortunes guinéennes, tout en se rapprochant de la filière indienne. En nommant ses proches à des postes clés et en ayant la main sur le business des cautions, il a ainsi mis en place de multiples canaux de financement.
La Chambre d’appel et de révision de Genève a confirmé, le 4 avril, la condamnation du magnat des mines franco-israélien pour corruption d’agents publics étrangers. Beny Steinmetz, qui a immédiatement fait appel de cette décision, est loin d’en avoir fini avec ses ennuis au Simandou.
Renversé le 5 septembre 2021 et désormais en exil en Turquie, l’ancien président guinéen est poursuivi par la justice de son pays. Pour ses avocats, les accusations dont il fait l’objet sont scandaleuses.
L’école militaire sénégalaise, qui fête en février ses 100 ans, forme des élèves triés sur le volet appelés à exercer les plus hautes fonctions civiles et militaires. Reportage.
Devant un tribunal de Genève, l’avocat du magnat franco-israélien a martelé une nouvelle fois l’innocence de son client et la fragilité du dossier assemblé par l’accusation, au sixième jour d’un appel d’une condamnation pour corruption en Guinée.
« Dieu tout-puissant » (2/5). Le cardinal guinéen, conseiller du pape François, critique sans ambages la transition qui a cours dans son pays et l’attitude des militaires. À bientôt 77 ans, il n’a rien perdu de son franc-parler.
Militant depuis vingt ans, ce médecin a été nommé, le 22 janvier, à la tête du Conseil national de transition (CNT). En l’espace de quelques mois, il a su se faire une place auprès de Mamadi Doumbouya, le chef de la junte, qu’il conseille en matière de gouvernance.
« L’Afrique, Soros et moi » (1/3). Condamné à cinq ans de prison pour corruption, Beny Steinmetz est engagé dans une guérilla judiciaire planétaire. Qui est cet homme d’affaires franco-israélien qui tutoie les puissants ? JA l’a rencontré en exclusivité à Genève. Récit.
Accusé d’avoir versé des pots de vin aux autorités guinéennes pour évincer Rio Tinto et faire octroyer à son groupe, BSGR, des droits miniers dans la région du Simandou, le milliardaire franco-israélien comparaîtra le 11 janvier devant le tribunal correctionnel de Genève.
Trois mois après le double scrutin controversé, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) appelle à de nouvelles manifestations, le 8 juillet. Cette fois, pour empêcher un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé.
La violence politique a rythmé l’histoire de la Guinée indépendante. Dans un ouvrage collectif, journalistes et chercheurs ont documenté les faits et analysé les causes. L’objectif : ouvrir le débat sur l’histoire du pays, explique Aliou Barry, l’un de ses auteurs.
Opérateur historique au port autonome de Conakry, où il est présent depuis 1989, l’agent maritime Jean-Pierre Grenier livre sa version des relations entre Getma, Necotrans, le groupe Bolloré Africa Logistics et les occupants du palais Sékhoutouréya, de Lanssana Conté à Alpha Condé, en passant par Moussa Dadis Camara.
Président fondateur du Bloc libéral (BL) et candidat déclaré à la présidentielle en 2020, Faya Millimouno estime que le fait de n’avoir jamais été élu à aucun mandat est « un gros avantage sur ceux qui ont déjà été au pouvoir ».
Ils étaient sur le devant de la scène : Rabiatou Serah Diallo, ancienne présidente du Conseil national de transition guinéen, Amr Moussa, ex-ministre des Affaires étrangères égyptien et Abdoulaye Yerodia Ndombasi, directeur de cabinet de Kabila père. Que sont-ils devenus ?
Ancien prisonnier, ex-ministre et dernièrement cheville ouvrière de « Conakry, Capitale mondiale du livre de l’Unesco », l’auteur guinéen Lamine Kamara a récemment publié un roman, « Mariame Waraba ou le destin d’une femme », écrit en prison il y a plusieurs décennies.
Sous quatre présidents successifs, le désormais conseiller spécial d’Alpha Condé a su se maintenir dans les sphères du pouvoir. « Et je n’ai pas fini de surprendre », confie-t‑il.