En Tunisie et au Maghreb, Les Guignols cartonnent. Irrésistiblement caustiques, ils séduisent même les politiques, surtout ceux qui ont leur marionnette. Les autres attendent d’avoir ce privilège.
Nabil Karoui (48 ans) est le président-directeur général de Nessma TV. Son frère Ghazi Karoui (46 ans) est le président-directeur général de Karoui & Karoui.
Nabil Karoui, le directeur de la chaîne tunisienne Nessma TV, a été reconnu coupable « d’atteinte aux bonnes mœurs » ce jeudi 3 mai par un tribunal de Tunis. Il devra s’acquitter d’une amende de 2 400 dinars pour avoir diffusé le film franco-iranien Persepolis, le 7 octobre dernier.
Le procès de Nabil Karoui a repris le jeudi 19 avril. Au cœur d’une affaire qui divise profondément la société tunisienne, le directeur de la chaîne Nessma TV est accusé d’avoir porté atteinte aux préceptes de l’islam suite à la diffusion du film d’animation « Persepolis ».
Ce lundi 23 janvier à Tunis, le chaos était tel à l’intérieur et à l’extérieur de la salle d’audience que le procès du patron de la chaîne privée tunisienne Nessma a été reporté au 19 avril prochain. Nabil Karoui est assigné en justice pour « atteinte aux valeurs du sacré » suite à la diffusion du film d’animation Persepolis en octobre.
Après une heure de débats, le procès du patron de la télévision privée tunisienne Nessma TV, a été reporté au 23 janvier 2012. Nabil Karoui est poursuivi pour « atteinte aux valeurs sacrées » après la diffusion en octobre du film « Persepolis ». La diffusion du film d’animation adapté de la BD de Marjane Satrapi avait suscité de violentes manifestations d’islamistes extrémistes.
L’ancienne directrice générale de Microsoft Tunisie, Salwa Smaoui, est désormais chargée de la publicité en ligne du groupe américain pour l’ensemble de la région Afrique et Moyen-Orient.
L’ »affaire Persepolis » est emblématique d’une nouvelle difficulté pour les médias tunisiens : informer en toute indépendance une population aux aspirations contradictoires. Le tout dans un contexte incertain.
Toujours en colère contre la chaîne privée Nesma TV, plusieurs milliers d’islamistes présumés ont manifesté vendredi dans plusieurs endroits de Tunis. Puis une centaine d’hommes ont attaqué le domicile du PDG de la chaîne, Nabil Karoui, en banlieue de Tunis. Il n’y aurait pas de victimes.
De la visite éclair de Hillary Clinton, la secrétaire d’État américaine, le 17 mars, les Tunisiens retiendront surtout les quarante minutes d’entretien exclusif accordé à Nessma TV (la conférence de presse officielle a été annulée au dernier moment, sans aucun motif).
Filatures, interrogatoires, emprisonnements, menaces: des journalistes tunisiens qui ont connu le pire du régime policier Ben Ali, cherchent à reconquérir un véritable pouvoir d’informer en Tunisie, une tâche titanesque dans un domaine où des cas de censure persistent.
Propice à la consommation, le mois sacré a donné lieu cette année à une guerre sans merci entre les différentes chaînes de télévision pour capter le marché publicitaire.