Le retrait des troupes américaines et l’offensive turque lancée le 9 octobre dans le nord-est de la Syrie ont remis le dossier syrien au cœur de l’actualité internationale. Esseulés, les Kurdes se tournent vers le régime de Bachar al-Assad, alors que la Russie renforce sa position. Décryptage avec Jordi Tejel Gorgas, historien spécialiste de la question kurde.
Personnage sulfureux et secret, Sani Yalo ne figure sur aucun organigramme officiel de l’exécutif centrafricain. Ce proche du président Faustin-Archange Touadéra, accusé par Malabo d’avoir été l’un des cerveaux de la tentative de putsch en Guinée équatoriale en 2017, est pourtant l’une des pièces maîtresses du dispositif du chef de l’État.
L’Agence internationale de développement souverain, dirigée par le milliardaire russe Konstantin Malofeev, annoncera lors du sommet Russie-Afrique de Sotchi sa première opération de placement de la dette souveraine d’un État africain auprès d’investisseurs.
L’influence croissante des Russes à Bangui a été au coeur des discussions entre Emmanuel Macron et Faustin-Archange Touadéra, lors de leur rencontre le 5 septembre à l’Élysée.
La Russie et le Mozambique ont renforcé leur coopération en signant plusieurs accords économiques, notamment dans le domaine de l’exploration des champs gazéifères mozambicains.
C’est un personnage tout droit sorti d’un roman de Dostoïevski. Glacial et provocateur. Officiellement sans lien avec le Kremlin, Prigojine passe pourtant pour un proche de Poutine. Portrait.
Or, diamants, armes, blanchiment d’argent et trafics en tout genre… La présence russe en Centrafrique suscite bien des fantasmes. Parfois à tort, souvent à raison.
Les informations estampillées « Russie » rencontrent un vif succès sur le continent, particulièrement au Maghreb, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Burkina Faso.
Quelle est l’influence réelle de la Russie en Afrique ? Les pays sur lesquels Moscou s’appuie pour faire son « retour » sur le continent ? Chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques, Arnaud Dubien livre son analyse de la stratégie de Vladimir Poutine.
Distancés par leurs concurrents européens, chinois et américains, les Russes rêvent de regagner le terrain perdu depuis trente ans. L’opération n’est pas trop mal engagée.
Du 22 au 24 octobre, Sotchi accueillera le tout premier sommet Russie-Afrique. Diplomates, organisateurs ou encore têtes pensantes : Jeune Afrique a dressé le portrait de ceux qui sont aux commandes de ce grand raout diplomatique.
Au sud du Sahara et au Maghreb, Vladimir Poutine veut voir son pays jouer un rôle de premier plan, comme au temps de la guerre froide. Du 22 au 24 octobre, Sotchi, au bord de la mer Noire, accueillera le tout premier sommet Russie-Afrique.
Le ministre ivoirien des Affaires étrangères Marcel Amon Tanoh s’est rendu à Moscou à la mi-juillet, où il a signé plusieurs accords de coopération avec son homologue russe. Un voyage censé préparer la toute première visite d’État du président ivoirien Alassane Ouattara en Russie, où il est attendu fin octobre à Sotchi pour le sommet Russie-Afrique.
Au Moyen-Orient, où les États-Unis sont moins actifs depuis qu’ils extraient leur propre gaz de schiste et qu’Israël a gagné en puissance, la Russie est de retour au premier plan, notamment sur les théâtres de conflit en Syrie et en Libye.
À la Une du numéro 83 du bimestriel « La Revue », en vente dans les kiosques, un dossier spécial sur l’acte II de l’indépendance algérienne, une enquête sur les femmes russes auxquelles Vladimir Poutine a donné le pouvoir, ou encore le récit de Kamal Redouani, journaliste en infiltration dans des groupes jihadistes.
Introduits auprès de Faustin-Archange Touadéra par le Premier ministre centrafricain, Firmin Ngrebada, et par d’autres intermédiaires, les Russes renforcent leur emprise en Centrafrique.
Le 17 mars 2011, quand le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit pour prévoir la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne en Libye, la Russie laisse faire en ne mettant pas son veto. Pour voir. Et elle a vu : la coalition de forces occidentales et arabes guide la rébellion jusqu’à la mort du dictateur, en octobre 2011, à Syrte. Le pays sombre dans le chaos.
Le président russe a nommé Vladimir Titorenko ambassadeur de Russie en Centrafrique, qui sera chargé de dossiers sensibles, dont la mise en œuvre de l’accord de coopération militaire.
Avec Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, et le fidèle Iouri Ouchakov, ils conseillent leur président sur l’Afrique et le Moyen-Orient. Diplomatie, échanges économiques, accords de défense… La Russie revient en force.
Déclin de la puissance américaine, essor du populisme, tyrannie des réseaux sociaux, ampleur des migrations… L’ancien ministre français des Affaires étrangères analyse les défis auxquels est confrontée une planète sans repères ni boussole.
La Russie s’est affirmée comme un acteur déterminant dans le chaos libyen. Allié du maréchal Haftar, le Kremlin maintient un contact avec toutes les principales parties impliquées dans le conflit – y compris Seif al-Islam Kadhafi, qui vient d’annoncer son retour sur la scène politique via Moscou.
Israël jure que rien ne l’empêchera d’agir jusqu’au départ des Iraniens de Syrie. La collision ne semble qu’une question de temps. Et promet d’ouvrir un nouveau chapitre de la guerre syrienne.
Le deuxième groupe bancaire russe, VTB, a attribué par erreur un prêt de plus de 800 milliards de roubles (10,5 milliards d’euros) à la Centrafrique, a fait savoir la banque en réponse aux révélations de plusieurs médias.
Peu ou prou exclue du jeu au Moyen-Orient depuis que Sadate a fait passer l’Égypte à l’Ouest, la Russie a effectué un retour en force dans la région à la faveur de son soutien au régime syrien. Et s’est imposée en interlocuteur incontournable dans la zone, y compris sur le plan économique.
Depuis quelques mois, c’est au tour de la Russie de pointer le bout de son nez en Afrique. Elle aspire à retrouver son rôle de grande puissance planétaire et peut redevenir pour les Africains un partenaire de choix.
L’Union soviétique a été parmi les premiers soutiens de la jeune Guinée indépendante, en 1958. Soixante ans après, la Russie est de retour dans la coopération économique, sanitaire et militaire. Alexandre Brégadzé, l’ambassadeur de Russie en Guinée, plaide pour un renforcement de cette coopération renouvelée.
Le président de l’Assemblée nationale centrafricaine est la cible d’un groupe de députés qui réclame sa destitution. En filigrane, c’est une lutte entre Karim Meckassoua et Faustin-Archange Touadéra qui se joue là, sur fond de dissensions entre partisans des Occidentaux et des Russes.
Si le Royaume-Uni, l’Australie ou les États-Unis restent en tête des pays d’émigration pour les fermiers sud-africains blancs, une nouvelle destination semble émerger : la Russie. Ils y sont accueillis à bras ouverts, sur fond de mythe d’un « génocide blanc » en cours en Afrique du Sud.
Igor Setchine, l’un des hommes les plus influents de Russie, fait l’objet d’un grand portrait dans le n° 79 de « La Revue », en vente dans les kiosques depuis le 30 août.