Président de la Gambie de 1994 à 2017, Yahya Jammeh est accusé d’avoir commis de nombreux crimes (meurtres, tortures, viols, détentions arbitraires), aux côtés de hauts fonctionnaires et des junglers, ses mercenaires lorsqu’il était au pouvoir. Mais, accueilli en Guinée équatoriale, où il réside depuis sa défaite à l’élection présidentielle de décembre 2016, et protégé par le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, l’autocrate ne semble pas près d’être jugé. La société civile tente de mobiliser l’exécutif pour qu’il se rapproche de la Cedeao et de l’UA afin de faciliter l’extradition de Yahya Jammeh. Le gouvernement gambien s’est officiellement engagé, en mai 2022, à mettre en œuvre les recommandations de la Commission vérité, qui a établi les responsabilités des dignitaires du régime de Yahya Jammeh. La société civile, les associations de victimes et le Barreau gambien s’inquiètent néanmoins du manque de transparence du gouvernement sur le plan qu’il compte adopter pour faire juger les responsables de crimes. Lorsqu’il avait renversé Sir Dawda Jawara, le père de l’indépendance de la Gambie, le 22 juillet 1994, le jeune militaire de 29 ans qu’était alors Yahya Jammeh avait justifié sont coup d’État par la volonté d’en finir avec la corruption et la gabegie galopante de son pays.
Qu’ils aient été renversés par un coup d’État militaire ou contraints à quitter le pouvoir par la rue, les chefs d’État déchus ont rarement un sort enviable. Tour d’horizon, en infographie, de la situation de ces puissants tombés de leur piédestal.
Le jugement de la Cour de la Cedeao, qui a sommé Accra de divulguer toutes les informations dont il dispose sur le massacre de 2005, constitue une demi-victoire pour les familles de victimes. Elles demandent à présent qu’on les indemnise au plus vite.
Les parlementaires gambiens s’apprêtent à débattre d’une proposition de loi remettant en cause l’interdiction des mutilations génitales sexuelles, promulguée en 2015. Atteinte aux droits humains, l’excision n’est pas seulement une pratique rétrograde : elle a aussi un coût social, et financier. Décryptage en infographies.
Depuis quelques années, le débat sur le nombre de mandats effectués par les chefs d’État agite l’opinion publique africaine. Et nombreux sont ceux qui établissent une corrélation entre la limitation de la durée au pouvoir et la gouvernance idéale. À tort, selon Rachid Ndiaye.
Dans un communiqué conjoint, les juntes malienne et burkinabè ont menacé l’organisation régionale d’entrer en guerre au Niger si une intervention militaire y avait lieu pour réinstaller le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions.
Le président Adama Barrow s’est engagé à mettre en place le bureau du procureur spécial qui jugera les crimes commis sous le régime de son prédécesseur.
Le président sortant n’a pas encore déclaré sa candidature, mais son ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, mise déjà sur lui. De passage à Paris, il s’active pour défendre l’image du chef de l’État sénégalais.
Face à la menace terroriste, le président sénégalais s’est entouré d’une solide équipe chargée de veiller à la stabilité du territoire. Tour d’horizon.
Le gouvernement gambien a déclaré, ce mercredi, que le haut commandement de l’armée avait contrecarré un coup de force militaire la veille. Quatre soldats ont été arrêtés, selon le même communiqué, qui précise que la situation est « totalement sous contrôle ».
Le président gambien s’est engagé à juger les responsables des crimes commis sous la dictature de son prédécesseur, dont l’ancien autocrate lui-même. Ce dernier sera-t-il extradé ? Voici les détails du dispositif mis en place.
L’ex-ministre gambien des Affaires étrangères prendra ses fonctions de président de la Commission de la Cedeao le 11 juillet. Il commence son mandat dans un contexte difficile.
L’ACTU VUE PAR. Chaque samedi, Jeune Afrique invite une personnalité à décrypter des sujets d’actualité. Les victimes oubliées de Hissène Habré, le procès de Yahya Jammeh qui tarde à devenir réalité, mais aussi le procès Sankara et la rapidité inédite de la CPI dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine… L’avocat et activiste américain Reed Brody dit ses espoirs et déceptions.
Le gouvernement gambien s’est dit disposé à faire juger l’ancien dirigeant, accusé d’une multitude de crimes pendant ses plus de vingt années de règne. Mais la perspective d’un procès semble lointaine.
Le nouveau Parlement gambien a porté à sa présidence Fabakary Tombong Jatta, le président du parti de l’ancien dictateur, à l’instigation de l’actuel chef de l’État, Adama Barrow.
LE MATCH DE LA SEMAINE… Jeune Afrique met en lumière un duel entre deux personnalités au cœur de l’actu. Le président gambien et son ancien vice-président sont les favoris pour la première présidentielle depuis la chute de Yahya Jammeh, le 4 décembre. Ils se livrent une bataille sans concession.
Le président gambien est en pleine campagne électorale. Pour s’assurer d’être réélu le 4 décembre, il a rassemblé autour de lui ses fidèles… et a scellé de nouvelles alliances.
Quinze dossiers de candidature à l’élection présidentielle prévue le 4 décembre ont été rejetés et six autres validés, dont celui du président sortant, Adama Barrow.
À moins de deux mois de la présidentielle, l’ancien chef de l’État n’a pas renoncé à peser sur la scène politique gambienne. Depuis Malabo, il rejette l’alliance conclue entre son parti et celui d’Adama Barrow, candidat à un nouveau mandat.
Le report, par le président gambien, de son entrevue avec la commission chargée d’enquêter sur les crimes de son prédécesseur, s’explique en partie par des calculs politiques, à cinq mois de la présidentielle.
La commission chargée de faire la lumière sur les crimes commis sous l’ère Jammeh devrait recommander des poursuites pénales contre l’ancien président. Encore faudrait-il pouvoir l’extrader…
Le mardi 16 mars, le Parquet fédéral de Karlsruhe, en Allemagne, a placé en détention provisoire un Gambien soupçonné d’avoir commis des exactions sous le régime du président Jammeh.
A-t-il pris goût au pouvoir ? Investi début 2017, le chef de l’État avait promis de ne rester que trois ans. Il a depuis changé d’avis, au grand dam de ses anciens alliés.
Des centaines de Gambiens victimes du régime de l’ex-président Yahya Jammeh ont marché samedi dans les rues de Banjul pour « réclamer justice », alors que se multiplient les manifestations des opposants et des partisans de l’ancien homme fort du pays.
L’ex-président gambien Yahya Jammeh, en exil en Guinée équatoriale depuis sa chute il y a trois ans, serait « immédiatement arrêté » s’il revenait au pays et poursuivi pour les crimes commis durant ses 22 ans de pouvoir, a affirmé dimanche le ministre de la Justice, après une récente manifestation pour le retour de l’ex-dirigeant.
L’ancienne reine de beauté gambienne Fatou Jallow, aujourd’hui exilée au Canada, a témoigné jeudi devant la commission Vérité et réconciliation, chargée de faire la lumière sur les exactions commises durant le régime de l’ex-président.
Edward Singhateh, l’ancien ministre de la Défense et ex-numéro deux du régime de Yahya Jammeh, n’a reconnu qu’une responsabilité « partielle » dans les violations des droits de l’homme commises au début du règne de l’ex-président gambien.
Un ancien militaire ayant joué un rôle clé dans le coup d’État qui a porté Yahya Jammeh au pouvoir en Gambie en 1994, et qui l’a fidèlement servi pendant 13 ans, a reconnu lundi 21 octobre des « responsabilités » pour l’arrestation, la torture et l’exécution d’opposants supposés.