Récolte en baisse, grogne des producteurs… La filière cacaoyère ivoirienne est sous pression, alors que les cours de la fève atteignent des sommets historiques. Une situation qui déstabilise le pays, pourtant premier producteur mondial d’or brun.
Récolte en berne, tensions sur les achats de fèves et incertitudes autour de l’entrée en vigueur de nouvelles règles européennes de durabilité. Le tandem Côte d’Ivoire – Ghana, leader mondial de la production d’or brun, est sous pression.
Face à la recrudescence de la contrebande de fèves, qui crée un important manque à gagner pour le pays, les ministres de la Défense et de l’Intérieur reprennent en main le dispositif sécuritaire. Explications.
La montée des cours de l’or brun met sous pression le premier producteur mondial de fèves, engagé dans un bras de fer avec les industriels autant que dans une course à la traçabilité.
Alors que commence la campagne intermédiaire de commercialisation 2022-2023, le volume de fèves disponibles et les prévisions de récolte sont en baisse. Les conséquences pourraient être graves pour certains exportateurs ivoiriens s’ils ne parvenaient pas à honorer leurs engagements auprès des acheteurs internationaux.
Le CCC, régulateur de l’industrie de l’or brun ivoirien, restreint les achats de fèves pour certains acteurs, dont les mastodontes du secteur, pour éviter une crise.
Directrice exécutive du Groupement professionnel des exportateurs de café et de cacao de Côte d’Ivoire, Mariame Françoise Koné Bédié laisse au Français Lionel Soulard, patron de Cargill West Africa, le soin de représenter l’organisation dans les réunions avec le Conseil café-cacao et les autorités ivoiriennes.
Certains exportateurs de Côte d’Ivoire pourraient faire faillite s’ils ne parvenaient pas à honorer leurs engagements auprès des acheteurs internationaux. Une situation due notamment à la mauvaise anticipation des volumes de fèves disponibles par le Conseil café cacao. En 2017, une crise similaire avait coûté son poste à sa patronne de l’époque.
Pour l’Ivoirien Yves Koné, patron du Conseil café-cacao, le contexte mondial difficile ne doit pas remettre en cause l’instauration du différentiel de revenu décent.
Alors que le cours du cacao a perdu environ 300 livres par tonne sur les marchés mondiaux, la Côte d’Ivoire a maintenu le prix bord champ du cacao à 825 F CFA le kilogramme. Un tarif intenable sans une subvention conséquente, préviennent les analystes.
Diminuer la production pour faire remonter les cours : telle est la stratégie dévoilée le 11 juillet par le Conseil café-cacao (CCC), le régulateur de la filière cacao de Côte d’Ivoire.
Le gouvernement ivoirien a annoncé le 29 mars avoir fixé le prix du kilogramme de cacao à 750 francs CFA pour la campagne intermédiaire 2018-2019, octroyant une subvention de 38 milliards de francs CFA aux producteurs pour compenser la mauvaise conjoncture internationale.