Power Africa, le plan d’Obama pour électrifier l’Afrique

En visite en Afrique du Sud, Barack Obama a annoncé un plan de sept milliards de dollars, destiné à faciliter l’accès à l’électricité en Afrique sub-saharienne.

Le président américain lors d’un discours à l’Université de Johannesurg, à Soweto, le 29 juin. © AFP

Le président américain lors d’un discours à l’Université de Johannesurg, à Soweto, le 29 juin. © AFP

Publié le 1 juillet 2013 Lecture : 4 minutes.

« Doubler l’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne ». C’est l’objectif fixé par le président américain Barack Obama dans un discours à l’Université du Cap (UCT), dimanche 30 juin. En Afrique du Sud, deuxième étape de sa tournée africaine, le président américain a annoncé un plan de 7 milliards de dollars sur cinq ans, baptisé « Power Africa ». Il s’agit de répondre aux immenses besoins énergetiques d’un continent en pleine croissance, mais dont le développement et les investissements restent freinés par des déficits électriques chroniques.

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« L’accès à l’électricité est fondamental pour saisir les opportunités de ce monde. C’est la lumière qui permet à l’enfant d’étudier, l’énergie qui permet aux idées de devenir des grandes entreprises » a déclaré Obama. L’électrification, « c’est l’assurance pour les familles de subvenir à leur besoin, mais aussi la clé pour connecter l’Afrique à l’économie mondiale » a-t-il ajouté.

Énorme potentiel

« Plus des deux tiers de la population de l’Afrique subsaharienne vivent sans électricité et plus de 85% des habitants des zones rurales n’y ont pas accès. Power Africa va s’appuyer sur l’énorme potentiel énergétique de Afrique, y compris les nouvelles découvertes de vastes réserves de pétrole et de gaz, et sur le potentiel de développement d’énergies propres, géothermique, hydroélectrique, éolienne et solaire », précise la Maison blanche dans un communiqué.

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Le plan américain devrait « aider les pays à développer de façon responsable des ressources récemment découvertes, construire des centrales et des lignes électriques, et élargir les solutions de mini-réseaux et de systèmes hors-réseau ». Bien que cette initiative soit annoncée en Afrique du Sud, le pays n’est pas concerné par Power Africa, alors qu’il peine à produire suffisamment d’électricité pour répondre à ses besoins. Les États-Unis vont d’abord travailler avec l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Liberia, le Nigeria et la Tanzanie, des pays affectés par des coupures d’électricité fréquentes, mais qui ont des « objectifs ambitieux » en matière de production d’électricité.

10 000 mégawatts

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Les États-Unis annonce vouloir leur apporter 10 000 mégawatts d’électricité « plus propre » supplémentaires, ce qui permettrait de connecter 20 millions de foyers et d’entreprises. L’initiative américaine associera plusieurs agences gouvernementales et des entreprises privées, avec l’objectif d’entraîner à terme 9 milliards de dollars d’investissements privés, selon la Maison Blanche. Le géant américain General Electric contribuera notamment à ce que le Ghana et la Tanzanie produisent 5 000 mégawatts supplémentaires dans les cinq ans.

La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé qu’elle était partie prenante de l’initiative. Sur les cinq dernières années, l’institution panafricaine a notamment engagé 1,63 milliard de dollars pour financer des projets énergétiques dans les six pays bénéficiaires.

D’autre part, Heirs Holding, société d’investissement de l’homme d’affaires nigérian Tony Elumelu, a annoncé son intention de contribuer à Power Africa à hauteur de 2,5 milliards de dollars.

« Nouveau modèle »

La tourné africaine aura été l’occasion pour Barack Obama de renouer avec un continent, que beaucoup l’accusent d’avoir négligé lors de son premier mandat. En comparaison de Bill Clinton, à l’origine du African Growth and Opportunity Act (Agoa), accordant un accès privilégié et défiscalisé aux exportations africaines sur le marché américain, ou de George W. Bush qui avait fortement soutenu la lutte contre le sida en Afrique, le faible engagement du président d’origine kényane a déçu. À Johannesburg et à Dakar, il a affiché sa volonté de développer un « nouveau modèle » de partenariat entre l’Afrique et l’Amérique. « Un partenariat d’égal à égal, au delà de la simple assistance, et concentré sur la capacité de l’Afrique de résoudre ses problèmes et grandir », a promis Barack Obama.

Le niveau du commerce sino-africain est désormais deux fois plus important que celui du commerce afro-américain.

Loin derrière la Chine

Cette « nouvelle phase » de l’approche américaine en Afrique est encouragé par l’intérêt croissant des entreprises nationales pour les perspectives d’expansion sur un continent où les opportunités s’accélèrent. Leurs exportations dans les 49 pays africains ont atteint 21 milliards de dollars en 2011, soit une hausse de 23 % selon le Bureau du représentant américain au commerce, cité par Bloomberg. Les importations américaines issues d’Afrique ont, quant à elles, bondi de 14 %, avec un total de 74 milliards de dollars en 2010, dont 60 milliards de pétrole brut.

Les États-Unis restent, en Afrique, loin derrière la Chine, qui y a considérablement accru sa présence et son influence ces dernières années. Le niveau du commerce sino-africain est désormais deux fois plus important que celui du commerce afro-américain. Un retard qui risque d’être difficile à rattraper, sans une véritable réorientation stratégique.

(Avec AFP)

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