Thabo Mbeki : « L’Afrique perd chaque année 60 milliards de dollars dans des transactions financières illicites »
Chargé par la Commission économique pour l’Afrique de traquer les flux financiers illicites, Thabo Mbeki a déclaré qu’entre 50 et 60 milliards de dollars sont illégalement transférés à l’extérieur du continent chaque année.
Thabo Mbeki, président du Groupe des personnalités de haut-niveau (GPHN) contre les flux financiers illicites en provenance d’Afrique, a présenté les résultats d’un rapport de progrès à l’occasion de la 7e réunion conjointe des ministres de l’Économie et des Finances qui s’est tenue dimanche 30 mars à Abuja, la capitale du Nigeria. L’ancien président de l’Afrique du Sud a déclaré que les pays africains perdaient entre 50 et 60 milliards de dollars par an. Des estimations qui n’incluent pas les fuites de capitaux provenant des transactions commerciales des multinationales, des activités criminelles ou encore de la corruption.
« Ces flux illicites appauvrissent le continent », a déploré Thabo Mbeki, nommé à la tête de ce panel mis en place en 2012 par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) afin d’examiner la nature de ces fonds illicites. Selon lui, ces transactions seraient rendues possibles par la faiblesse des régimes fiscaux dans certains pays du continent. Il souligne l’importance de la mise en place de mécanismes efficients pour combattre ce phénomène.
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Impacts sur le continent
« Afin de comprendre l’impact de ce phénomène en Afrique, nous avons décidé d’effectuer un certain nombre d’études de cas dans des pays comme le Nigeria, la RD Congo, le Kenya, le Liberia, le Mozambique, l’Algérie, Maurice et l’Afrique du Sud. D’après notre étude, il est clair que le continent perd un volume de capital important, capital qui aurait dû être mobilisé pour des investissements et pour entamer des processus d’industrialisation », a expliqué Thabo Mbeki, ajoutant que l’étude ne présentait pas les résultats par pays.
L’ancien président sud-africain souligne que les principaux bénéficiaires de ces flux illicites sont tout autant les pays développés que les économies émergentes, autrement dit, les principaux partenaires commerciaux du continent. Avant de conclure que « ces transactions ont pour corollaire une baisse des rentrées fiscales, un amenuisement des réserves de change, un affaiblissement de la gouvernance et une baisse des investissements, posant ainsi de véritables problèmes en termes de développement ».
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