Tunisair, entre turbulences et redressement

Alors que le plan de redressement du groupe a été entériné en avril par les autorités, la compagnie nationale Tunisair doit gérer désormais la démission de son PDG, Rabah Jrad. Une commission a été formée pour résoudre le conflit entre la direction et les salariés.

Rabah Jrad, le PDG de la compagnie nationale Tunisair, a présenté sa démission le 12 mai, il avait été nommé à ce poste en février 2012. DR

Rabah Jrad, le PDG de la compagnie nationale Tunisair, a présenté sa démission le 12 mai, il avait été nommé à ce poste en février 2012. DR

Publié le 15 mai 2014 Lecture : 2 minutes.

Le PDG de la compagnie nationale tunisienne Tunisair, Rabah Jrad, a démissionné de son poste. Une décision « irrévocable », a-t-il assuré le mardi 13 mai au soir. Il avait été contraint de quitter le siège de la compagnie nationale la semaine précédente par des employés en colère. L’intérim est assuré par Néjia Gharbi, la directrice générale adjointe du transporteur aérien.

Chez Tunisair, on tente de calmer le jeu. « Il y a une continuité de l’institution », insiste Imen Amara, responsable des relations extérieures. « Le dialogue n’est pas interrompu ». Pour autant, l’enjeu lui, n’a pas évolué : l’application du plan de sauvetage de la compagnie nationale. En discussion depuis un an et demi, il a été approuvé en Conseil des ministres fin avril. Il prévoit 1 700 suppressions d’emplois – dans le cadre de départs à la retraite, et non de licenciements – sur les 8 000 employés de Tunisair. L’État tunisien prendra en charge les indemnités des salariés concernés et payera au total 52 millions de dinars (23,5 millions d’euros).

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Chiheb Ben Ahmed, le ministre des Transports, un ancien de Tunisair, « connaît les problèmes mais il connaît aussi les solutions », insiste un de ses conseillers

Ardoise

Les autorités effaceront aussi l’ardoise de Tunisair auprès de l’Office de l’aviation civile et des aéroports (OACA) de la Tunisie qui s’élève à 165 millions de dinars (45 millions d’euros). Le renouvellement de la flotte – deux appareils par an – est lui d’ores et déjà garanti par l’Etat. 

L’objectif est de régler la situation financière et sociale de Tunisair – qui a enregistré un déficit de 100 millions de dinars en 2013 – afin que la compagnie puisse monter vrai projet commercial, améliorer ses services et aborder sereinement l’accord sur l’Open Sky avec l’Union européenne.

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La mise en œuvre de ce programme reste néanmoins des plus délicates. Les négociations ont achoppé récemment sur l’indemnisation des « préjudices de carrière » subis par les salariés du groupe.

« L’administration a fait traîner le dossier, d’où le mécontentement du personnel », explique Chokri Kamoun, représentant syndical des pilotes. « On attend la nomination d’un nouveau PDG, mais c’est l’ensemble de la direction générale qui a échoué à gérer Tunisair dans la période récente. Et elle devrait partir ».

Commission

Le ministère des Transports a installé une commission afin de régler la question et un inspecteur du ministère sera chargé d’examiner les postes concernés par la mise en conformité. Personne ne souhaite vraiment communiquer pour l’instant sur le nombre d’emplois concernés.Verdict dans deux semaines.

Chiheb Ben Ahmed, ministre des Transports, un ancien de Tunisair, « connaît les problèmes mais il connaît aussi les solutions », insiste Mohamed Nidhal Battini, conseiller au cabinet du ministre. « Il n’y aura pas d’impact sur le plan de redressement, mais sa mise en œuvre nécessite une ambiance saine », poursuit-il. D’où l’importance des quatorze jours qui vont venir et des accords qui seront trouvés au sein de la commission.

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