Le 17 janvier 2010, les chefs d’État de la Communauté Économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) s’engageaient à faire toute la lumière sur les 31 millions d’euros détournés au sein de la banque centrale. Un an après, que fait la justice ?
La maison Afrique a tremblé sur ses bases, mais elle ne s’est pas effondrée. Loin s’en faut. C’est le bilan qui ressort de la douzième édition du classement des 200 premières banques africaines, le palmarès exclusif publié par Jeune Afrique depuis plus d’une décennie maintenant. Une livraison 2010 (qui porte sur les résultats 2009 des sociétés) particulière et innovante. Innovante dans la mesure où le hors-série élargit son spectre au-delà des champs traditionnels de la banque et de l’assurance, pour embrasser le vaste monde de la finance.
Le pays recense 350 000 comptes, mais le potentiel est estimé à 13 millions de clients. De quoi attiser l’imagination commerciale des établissements de la place, de plus en plus nombreux, qui diversifient les produits et les services offerts à la clientèle.
Plus que tout, l’économie d’un pays a besoin de stabilité pour maintenir sa croissance. Or, la révolution qui vient de se dérouler en Tunisie a détraqué la vie économique au quotidien et altéré la confiance des investisseurs. Mais les milieux d’affaires restent confiants et tablent sur un rebond rapide.
Le 17 janvier 2010, l’Équato-Guinéen Lucas Abaga Nchama était désigné à la surprise générale gouverneur de la Beac par les six chefs d’État de la Cemac, réunis à Bangui (Centrafrique). Il y avait urgence. L’institution était en crise à la suite des révélations par Jeune Afrique, en septembre 2009, de détournements orchestrés depuis le bureau parisien de la banque centrale pour un montant de 31 millions d’euros. Un an après sa nomination, Abaga Nchama réalise pour la première fois un bilan de son action. Interview.
Dure année pour les banques de Lagos ! Plusieurs d’entre elles chutent dans notre classement, tandis que les réseaux panafricains Bank of Africa et Ecobank s’affirment.
Meilleur représentant du royaume, le groupe Attijariwafa Bank a ravi la deuxième place à la Banque extérieure d’Algérie. De son côté, le secteur tunisien est en pleine modernisation.
Obligation d’avoir un actionnariat local majoritaire, interdiction du crédit à la consommation, surveillance accrue… Face aux exigences des autorités, rien n’est simple pour les institutions financières, notamment étrangères.
Le leader tunisien des assurances, épaulé par son nouvel actionnaire français Groupama, fait désormais de l’assurance vie une priorité. Une activité encore marginale dans le pays, malgré le niveau très élevé de l’épargne à placer.
Alors que les fleurons bancaires français semblent de moins en moins enclins à se développer au sud du Sahara, deux dirigeants de la « Soc gen », spécialistes des pays émergents expliquent la politique africaine du groupe leader en zone CFA. Interview
La soixantaine de sociétés de gestion et d’intermédiation actives sur les Bourses francophones se partagent un maigre butin. Certaines s’en tirent bien, d’autres vivotent en attendant un boom providentiel. État des lieux à Abidjan, Casablanca et Tunis.
Malgré le ralentissement économique, les banques sud-africaines continuent de truster le haut du classement. Si l’Angola a le vent en poupe, Madagascar pâtit de la crise politique.
Politique de transparence, nouveau patron… La place boursière nigériane est en pleine restructuration. Après une année 2010 honorable, traders et analystes sont confiants pour l’avenir.
Né en 2004 de l’union entre le holding du prince saoudien Al-Walid Ibn Talal et une société de gestion américaine, Kingdom Zephyr Africa Management dispose de près de 400 millions d’euros à investir. En partie en Afrique francophone.
Après avoir ouvert son capital à la Banque ouest-africaine de développement, le jeune groupe ivoirien pourrait accueillir un deuxième actionnaire de référence pour soutenir sa stratégie régionale.
Alors qu’en 2009 le secteur a progressé dans les pays émergents, il a reculé en Afrique. Les marchés sud-africain, marocain et nigérian affichent néanmoins un certain dynamisme.
Quelques mois après avoir renoncé à la reprise d’une banque ivoirienne, le groupe bancaire régional Financial Bank, contrôlé par le capital-investisseur Emerging Capital Partners, s’installe dans l’autre locomotive de la zone franc CFA : le Cameroun.
Le porte-monnaie mobile est promis à un bel avenir en Afrique. Une aubaine pour les opérateurs, qui en profitent pour fidéliser leurs abonnés et générer des profits. Seuls perdants : les établissements financiers.
En août 2010, la société BOA GROUP, holding du Groupe BANK OF AFRICA (Groupe BOA), s’est portée acquéreur de la Banque Indosuez Mer Rouge (BIMR), et a engagé avec son propriétaire, le Crédit Agricole, ainsi qu’avec les autorités djiboutiennes, les discussions nécessaires à la conclusion de cette opération.
Par la voix de son avocat, le président gabonais Ali Bongo, fils de feu Omar Bongo Ondimba, a formellement rejeté les soupçons de malversations à la BEAC qui pèsent sur son père depuis la révélation par WikiLeaks d’un mémo d’une chancellerie des États-Unis au Cameroun.
Dans une interview au quotidien français Le Figaro, Laurent Gbagbo se compare au président zimbabwéen Robert Mugabe. Jouant la partition de la citadelle Côte d’Ivoire assiégée par les « pays occidentaux », il se dit victime d’un complot. Comptant au passage faire oublier qu’il a été désavoué par les urnes.
Alassane Ouattara a enregistré un soutien de poids jeudi avec sa reconnaissance comme étant « le président légitimement élu » de Côte d’Ivoire par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Le train à grande vitesse (TGV) qui devrait relier, à partir de 2016, Tanger à Rabat en une heure et vingt minutes, contre trois heures et cinquante-cinq minutes aujourd’hui, ne sera pas financé par la Banque européenne d’investissement (BEI).