À 10 heures précises, ce 6 novembre 1982, un jeune homme à la voix fluette devient chef de l’État. C’est le début d’un règne à la longévité record, ponctué de règlements de comptes politiques violents. Retour sur cette journée si particulière.
L’exceptionnelle longévité au pouvoir de Paul Biya a décomplexé ses opposants les plus radicaux, qui en appellent à son « chassement ». En Afrique, les partisans des règnes interminables et leurs adversaires soutenant les coups d’État partagent la même vision décomplexée du recours à la violence.
« Ouattara-Bédié : le dernier combat » (3/3) – Rivaux depuis trente ans, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié s’affrontent une dernière fois pour la magistrature suprême. Au risque de réveiller les vieux démons.
« Ouattara-Bédié : le dernier combat » (2/3) – Dans les années 2000, alors que la Côte d’Ivoire est coupée en deux, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié vont sceller une alliance de circonstance face à Laurent Gbagbo.
« Ouattara-Bédié : le dernier combat » (1/3) – Au début des années 1990, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara servent tous deux Félix Houphouët-Boigny. À l’époque déjà, leur relation est marquée par la défiance et les manœuvres du « Vieux » y sont pour beaucoup.
Après s’être affrontés pour la succession de Félix Houphouët-Boigny, puis s’être alliés contre Laurent Gbagbo, les deux hommes sont de nouveau en guerre ouverte. Rivaux depuis trente ans, ils entendent en découdre définitivement lors de la prochaine présidentielle. Et cette fois, il n’en restera qu’un.
Alors que le climat politique se tend, en Côte d’Ivoire, pouvoir et opposition doivent retrouver le moyen de dialoguer, au risque que des violences n’éclatent. C’est la crainte d’Arsène Brice Bado, du Centre de recherche et d’action pour la Paix (CERAP), qui préconise un report du scrutin.
Sept ans après la fin de la crise postélectorale, des victimes attendent toujours l’ouverture des procédures. Les responsabilités sont partagées, de la sphère politique à l’institution judiciaire, critiquée pour sa lenteur.
Le 11 avril 2011 marque la fin officielle de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Sept ans après, « les victimes demeurent dans l’attente de l’ouverture des procédures », estime Yacouba Doumbia, président du conseil d’administration du Mouvement ivoirien des droits de l’homme (MIDH).
Les condamnations récentes de plusieurs proches de l’ancien président Laurent Gbagbo, et le procès de celui-ci toujours en cours devant la Cour pénale internationale, n’ont pas encore permis à toutes les victimes de la crise ivoirienne de bénéficier d’une justice « équitable » et « impartiale ».
Cela fait bien longtemps que l’unité du clan n’est plus ce qu’elle était. Depuis vingt-quatre ans, les descendants du « Vieux » se disputent son héritage politique et sa fortune fabuleuse. Élevés sous les lambris de la République, aux côtés des puissants, ses enfants ont pourtant rarement été au premier plan.
Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, une tentative de coup d’État éclate en Côte d’Ivoire, provoquant la scission du pays en deux zones géographiques. Les héritiers d’Houphouët-Boigny ouvrent une crise qui mettra près de 10 ans à se refermer.
Le 7 décembre 1993, il y a tout juste 23 ans, le père de la nation ivoirienne rendait son dernier souffle. Un article sur ce moment clé de la Côte d’Ivoire contemporaine publié pour la première fois dans Jeune Afrique en 2004.