En vue de la présidentielle d’octobre 2020, la Côte d’Ivoire doit chasser les vieux démons qui fragilisent la paix dans le pays. Seule la transparence du jeu politique permettra d’éviter de nouvelles violences postélectorales.
Sept ans après la fin de la crise postélectorale, des victimes attendent toujours l’ouverture des procédures. Les responsabilités sont partagées, de la sphère politique à l’institution judiciaire, critiquée pour sa lenteur.
Le 11 avril 2011 marque la fin officielle de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Sept ans après, « les victimes demeurent dans l’attente de l’ouverture des procédures », estime Yacouba Doumbia, président du conseil d’administration du Mouvement ivoirien des droits de l’homme (MIDH).
Les condamnations récentes de plusieurs proches de l’ancien président Laurent Gbagbo, et le procès de celui-ci toujours en cours devant la Cour pénale internationale, n’ont pas encore permis à toutes les victimes de la crise ivoirienne de bénéficier d’une justice « équitable » et « impartiale ».
Cela fait bien longtemps que l’unité du clan n’est plus ce qu’elle était. Depuis vingt-quatre ans, les descendants du « Vieux » se disputent son héritage politique et sa fortune fabuleuse. Élevés sous les lambris de la République, aux côtés des puissants, ses enfants ont pourtant rarement été au premier plan.
Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, une tentative de coup d’État éclate en Côte d’Ivoire, provoquant la scission du pays en deux zones géographiques. Les héritiers d’Houphouët-Boigny ouvrent une crise qui mettra près de 10 ans à se refermer.
Le 7 décembre 1993, il y a tout juste 23 ans, le père de la nation ivoirienne rendait son dernier souffle. Un article sur ce moment clé de la Côte d’Ivoire contemporaine publié pour la première fois dans Jeune Afrique en 2004.