Serait-ce la fin de l’alliance entre la rébellion touarègue et les islamistes d’Ansar Eddine ? Cela en a tout l’air. Sous les auspices du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), chefs religieux, chefs coutumiers et notables du Nord-Mali ont décidé de se réunir à Gao, les 25 et 26 avril. Objectif : « prononcer une « fatwa » contre tous les groupes armés qui sont sur le territoire de l’Azawad », martèle Moussa Ag Assarid, l’un des porte-paroles du MNLA, interviewé par Jeune Afrique.
Enlevée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) le 15 avril à Tombouctou, dans le nord du Mali, l’otage suisse Béatrice Stockly a été reprise à ses ravisseurs par le groupe islamiste Ansar Eddine. Selon des sources sécuritaires et locales, les islamistes seraient prêt à la libérer.
Touareg et loyaliste, le colonel-major Ag Gamou a réussi à échapper aux rebelles, après avoir feint, le 31 mars, de rallier les combattants du MNLA. Alors que Kidal et Gao tombaient entre les mains de ces derniers et d’Ansar Dine, il a fait en sorte que ses hommes originaires du Sud soient exfiltrés vers Bamako, via le Niger et le Burkina, avant d’indiquer qu’il restait fidèle à l’État malien. Grâce au témoignage exclusif d’un de ses proche, Jeune Afrique a pu reconstituer le film des événements.
Soucieux de combler son déficit de relations publiques par rapport au MNLA, Iyad Ag Ghali a mis en place une petite cellule chargée de recueillir toutes les questions de la presse et de les lui soumettre. Le leader d’Ansar dine ne parle pas directement mais transmet ses réponses en arabe et met en garde son intermédiaire-interprète contre toute déformation de ses propos. Jeune Afrique en a profité pour vous, en exclusivité.