Voilà déjà plus de deux mois, suite à un violent choc affectif né de ma découverte et d’une ingurgitation quasi-boulimique du film « Kemtiyu, Cheikh Anta » d’Ousmane William Mbaye et de Laurence Attali, j’ai lancé une pétition adressée au Président Macky Sall et au ministère de la Culture.
Son nouveau roman, « Zabor », le rôle de la lecture et de l’écriture, la sexualité, la mémoire, ses rêves pour son pays qu’il refuse de quitter… Entretien avec un écrivain qui déchaîne les passions chaque fois qu’il prend la plume.
En juillet et en août, Jeune Afrique revient sur des œuvres majeures qui font toujours parler d’elles, inspirant le présent. Cette semaine, Les Damnés de la terre, écrit en 1961 par le Martiniquais Frantz Fanon.
En décembre 1944, l’armée française ouvre le feu sur des tirailleurs sénégalais. Un épisode souvent commémoré, et instrumentalisé, sur lequel revient un solide essai historique.
C’est un fait peu connu : peu après les débarquements de Normandie et de Provence en juin et août 1944, et alors que les combats ne sont pas terminés, entre 15 000 et 20 000 membres de l’armée coloniale qui se sont battus pour la libération de la France sont renvoyés en Afrique et dans les Antilles, pour un motif peu avouable…
Inspirés par des militants américains, des internautes français appellent à se défaire des statues et des plaques en l’honneur du maréchal Bugeaud et de revenir sur les non-dits du passé colonial français.
Le Seuil réédite « Le Devoir de violence » du Malien Yambo Ouologuem, décédé en octobre 2017. Un classique de la littérature francophone ouest-africaine, publié pour la première fois en 1968 et dont Jeune Afrique en conseillait la lecture l’été dernier.
Un récit écrit par Stéphanie Braquehais, journaliste qui vit à Nairobi, au Kenya. L’auteure décline le périple sur trois générations depuis les années 1920.
Le 22 juin, l’ONU a autorisé Maurice à saisir la Cour de justice de La Haye sur la question de la souveraineté de l’archipel des Chagos. Un camouflet pour le Royaume-Uni dans ce combat de cinquante ans.
Dans l’ancien Royaume de Dahomey, aujourd’hui le Bénin, une armée de guerrières défie tous les clichés sur les femmes. Plus fortes et plus vaillantes que les hommes, elles ne reculent devant rien. Ni l’ennemi, ni la mort. Elles se nomment les Mino, les colons leur donnent le nom d’Amazones.
« Notre peuple exige toujours une reconnaissance de ses souffrances de la part du colonisateur d’hier, la France », a déclaré ce mercredi 5 juillet le président algérien dans un message diffusé par l’agence de presse officielle APS. Une nouvelle demande d’Abdelaziz Bouteflika qui fait écho aux propos du candidat Emmanuel Macron, désormais président.
Ahmed Zabana est le premier d’une longue liste de militants pour l’indépendance de l’Algérie à être exécuté. A la veille de sa mort, il adresse une dernière lettre à ses proches.
« Tu es noire, tu es petite, tu es une femme, et tu vas devoir lutter », m’a dit ma mère quand j’ai quitté le nid familial pour la France, après mon baccalauréat. Avec ces mots, ma mère me traçait un chemin de lutte et de constante nécessité de se prouver dans un monde de brutes. Et c’est ce que je me suis évertuée à faire pendant une bonne partie de ma vie : prouver que j’étais aussi capable que les autres, que j’avais des « couilles », que je pouvais m’en sortir malgré ma couleur de peau ingrate.
Dans les années 1940, un médecin français a régné sans partage sur la région du Haut-Nyong. L’historien Guillaume Lachenal retrace son parcours dans un essai qui se lit comme un roman.
Souvent absente des livres d’histoire, la Tricontinentale organisée à Cuba en 1966 représente pour le sociologue Said Bouamama un symbole de la lutte des peuples opprimés et une inspiration indispensable pour combattre le néocolonialisme. Rencontre.
Spécialiste des films africains et des diasporas noires, une chercheuse italienne publie un ouvrage remarquable mettant en lumière la quête identitaire des réalisateurs.
Les quelques mois qu’il a passés en Afrique en 1890 ont inspiré à Conrad des textes qui ont marqué l’histoire de la littérature, dont le célèbre Au cœur des ténèbres et la nouvelle Un avant-poste du progrès. Si le premier a inspiré plusieurs œuvres du septième art, en particulier Apocalypse Now, de Francis Ford Coppola, le second n’avait encore jamais été adapté au cinéma.
50 000 cadavres d’esclaves. C’est le nombre estimé de dépouilles enterrées sous l’habitation de Merced Guimarães à Rio. Transformé en musée-cimetière en 2005, ce mémorial sans équivalent va fermer ses portes au public en raison de la suppression de sa subvention par le gouvernement de Michel Temer.
À l’occasion de la Journée commémorative du souvenir de l’esclavage et de son abolition, fixée par la France le 10 mai, Jeune Afrique revient sur les principaux événements qui ont rythmé quatre siècles d’un système aussi barbare qu’organisé.
Le 5 mai 1947 dans le district de Moramanga, à une centaine de kilomètres à l’est de Tananarive, l’armée coloniale française ouvre le feu sur trois wagons à l’arrêt. 166 Malgaches y sont retenus en otage. Cet épisode macabre marque le début d’une longue période de massacres au cours de laquelle des dizaines de milliers d’habitants de la Grande Île seront tués.
« C’est en 1938 qu’est tracée la fameuse ‘Ligne Trinquet’, sur les cartes du Sahara, entre le Maroc et l’Algérie par l’administration française en Algérie… »
C’est assez incompréhensible, mais l’ONU n’a pas encore envisagé de créer un statut particulier pour Fellag, qui fait pourtant plus pour la pacification des peuples que beaucoup de Casques bleus.
Divisée en deux secteurs, Hébron, cité cisjordanienne chargée d’histoire et triplement sainte, illustre la difficile – voire impossible – cohabitation entre colons israéliens et résidents palestiniens. Reportage.
Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle française, a estimé mercredi sur la chaîne BFM TV-RMC que « la colonisation a beaucoup apporté, notamment à l’Algérie », ce que « même les Algériens de bonne foi admettent », selon elle.
On étiquette vite les intellectuels en Algérie. Comme des bœufs récalcitrants, on les vend au rabais. Quand ils écrivent en français, on les qualifie de Hizb frança, le Parti de la France. Autrement dit : des vendus à l’empire de Napoléon.
Plusieurs anciens tirailleurs sénégalais doivent obtenir la nationalité française ce samedi, conformément à une promesse faite par François Hollande. Une annonce, qui concrétise le combat d’une jeune militante socialiste de banlieue parisienne, Aïssata Seck.
Dans un rapport publié mercredi 29 mars et coécrit notamment avec la Ligue des droits de l’homme et le syndicat CGT, la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) accuse des banques et assureurs français de contribuer financièrement au « maintien et au développement » des colonies israéliennes. La France considère comme illégales toutes les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée.
C’est une véritable charge que signe Françoise Vergès, politologue, militante féministe et antiraciste française. « Le Ventre des femmes », sous-titré Capitalisme, racialisation, féminisme, relève à la fois de l’enquête historique et du pamphlet.