Juste avant la grande exposition « Dakar-Djibouti, contre-enquêtes », prévue en 2025 au musée du Quai-Branly – Jacques Chirac, en France, Sotheby’s met en vente, ce 21 juin, une partie du fonds de la marchande d’art Hélène Leloup. Une collection constituée entre la fin de l’ère coloniale et le début de l’indépendance du Mali qui a permis à cette spécialiste des arts dogons d’engranger de confortables profits.
Alors que le Musée du quai Branly organisera en 2025 une grande exposition sur la mission Dakar-Djibouti, Sotheby’s met en vente, le 21 juin, la collection de la marchande d’art africain Hélène Leloup, une habituée des plus-values à sept chiffres. Premier volet de notre enquête sur une spoliation qui ne dit pas son nom.
Peut-on être en même temps marchand d’art et commissaire d’exposition ? C’est le cas d’Hélène Leloup, « pionnière » de l’art africain selon ses hagiographes, dont le fonds sera mis aux enchères lors d’une vente organisée par sa fille, Marie-Victoire Leloup, chez Sotheby’s-Paris, le 21 juin .
À l’heure où la question des restitutions est plus que jamais d’actualité, certains marchands qui ont profité de l’absence de lois patrimoniales au début des indépendances tentent de rendre les Africains responsables des méfaits de quelques trafiquants. Et se posent en « white saviors » des œuvres animistes.
Chkobba, noufi, rami ou poker… Les Tunisiens sont un peuple de joueurs, même s’il n’est pas toujours facile de s’adonner à sa passion dans une société où l’islam en condamne, du moins en théorie, la pratique et où l’État adopte une position ambiguë.
La militante vient de publier un nouvel essai, véritable succès de librairie : « Beaufs et Barbares, le pari du nous ». La cofondatrice du parti des Indigènes de la République, qu’elle a quitté en 2020, détaille ici quelques éléments de sa pensée politique.
Pour « Chronique des années de braise », le réalisateur algérien obtenait la récompense suprême du Festival de Cannes. Le Tunisien Férid Boughedir, lui-même cinéaste, s’en réjouissait, à l’époque, dans JA.
Églises, hauts conseils islamiques, pouvoirs en quête de légitimité, nostalgiques de l’ordre moral colonial, « nouveaux panafricains »… Tel est, sur le continent, l’attelage hétéroclite uni par un même rejet de l’homosexualité.
Accusé de « non-respect du devoir de réserve » pour ses critiques à l’égard de « la politique africaine de la France », le professeur de philosophie dénonce une « persécution politique ». Le ministre français de l’Éducation nationale, lui, évoque des « propos d’une très grande violence ».
Il avait accompagné les premiers pas de Miriam Makeba aux États-Unis et épousé la cause anti-apartheid. Le chanteur américano-jamaïcain à la voix de velours s’est éteint le 25 avril. Son héritage musical et politique, liant la diaspora africaine-américaine au continent, reste plus vivant que jamais.
Les membres de la commission mixte franco-algérienne chargée de plancher sur les archives de la colonisation se sont parlés, le 19 avril, pour la première fois.
Élu président en 1969 après la démission de De Gaulle, Georges Pompidou parvient à rétablir les liens d’amitié avec le Maroc, durement entamés par l’affaire Ben Barka. Mais une nouvelle crise couvait.
Née à La Goulette en 1927, décédée en 2020, l’avocate et féministe française s’est engagée très tôt en faveur de l’indépendance de la Tunisie, puis de celle de l’Algérie. Retour sur ces années essentielles.
Depuis l’indépendance du Maroc, en 1956, les relations entre la France et Rabat sont au beau fixe. Mais en 1965, « l’affaire Mehdi Ben Barka » provoque la rupture entre Charles de Gaulle et Hassan II.
Si Rabat a toujours rechigné, contrairement à Alger, à invoquer les crimes coloniaux, c’est pour ne pas donner au Protectorat français et à l’Espagne plus de place qu’il ne veut leur accorder dans l’histoire du royaume.
Il y a 85 ans, la population de Tunis descendait dans la rue à l’appel du Néo-Destour pour réclamer à la France des droits et la création d’un parlement représentatif. Une journée qui s’achèvera dans le sang, mais qui marque une date-clé dans la marche vers l’indépendance.
La première attaque militaire étrangère contre la toute jeune Tunisie indépendante a eu lieu en 1958, et ce sont les Français qui l’ont lancée. Motif : le soutien apporté par Tunis à l’Armée de libération nationale (ALN) algérienne.
Depuis son coup de force, Kaïs Saïed voit dans la moindre critique émanant de l’extérieur une atteinte grave à la souveraineté nationale. Pourtant, le pays a subi dans son histoire contemporaine des attaques bien plus destructrices.
Votée par l’Assemblée, la nouvelle loi réglementant les médias est en examen au Sénat et devrait être rapidement adoptée. Elle prévoit un encadrement renforcé du travail des journalistes, dans un contexte déjà très mauvais pour la liberté de la presse.
Africaine, la Tunisie ? Les propos polémiques que son président, Kaïs Saïed, a tenus le 21 février ont pu semer le doute. Sa géographie, son histoire, sa culture et ses valeurs disent pourtant, et sans équivoque, son africanité.
Le journaliste et écrivain français Christophe Boltanski a passé une nuit dans l’AfricaMuseum de Tervuren. Une nuit parmi les fantômes du roi Léopold II de Belgique qui lui a inspiré « King Kasaï », un texte puissant sur la colonisation.
La résolution du Parlement européen appelant Rabat à respecter la liberté des médias traduit la persistance d’un « besoin de civiliser » ethnocentrique.
Le peintre franco-algérien fait l’objet d’une vaste rétrospective au musée Fabre de Montpellier (sud de la France) jusqu’au 16 avril 2023. Une œuvre forte qui raconte une humanité confrontée à la violence.
Veuve du premier président mauritanien, Moktar Ould Daddah, décédé en 2003, Mariem Daddah s’est éteinte ce 12 février à Nouakchott. Le pays pleure cette Française d’origine, qu’on appelait encore affectueusement « Madame la présidente ».
Du 14 au 19 février, Cotonou, Porto-Novo et Ouidah accueillent le Festival international des arts du Bénin (FInAB). L’occasion, pour Jean-Michel Abimbola, ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, et Ulrich Adjovi, promoteur de l’événement, de plaider pour une meilleure valorisation du secteur culturel.
Le roi Pelé est mort à l’âge de 82 ans, le 29 décembre 2022. Bien qu’ayant entretenu un rapport étroit avec l’Afrique, le footballeur brésilien ne s’est jamais vraiment impliqué dans les combats qu’elle a menés ni dans la lutte contre les discriminations de manière générale.
L’actrice crève l’écran aux côtés de Stéphane Bak et d’Ahmed Sylla dans « Un petit frère », de Léonor Serraille. Une fresque familiale qui suit la trajectoire d’une mère célibataire ayant quitté la Côte d’Ivoire pour la France, loin des poncifs habituels.
Les noms des dix historiens français et algériens chargés de travailler sur les archives de la colonisation et de la guerre d’Algérie sont désormais connus. Mais leur feuille de route est encore floue.
LCP, Touche pas à mon poste… Très présente sur les écrans français, la militante antiraciste s’affiche aussi en librairie avec son nouveau livre, « Kiffe ta race », coécrit avec Grace Ly. Jeune Afrique l’a rencontrée.
Alors que le Maroc et la Tunisie accèdent à l’indépendance en 1956, les Algériens continuent à payer le prix du sang face à une France qui ne veut rien lâcher. Des premières rancœurs naissent dans les rangs du FLN vis-à-vis des pouvoirs marocain et tunisien, préoccupés par leur propre stabilité. Mais Mohammed V et bien d’autres continueront à les soutenir sans ciller.