Le 17 août 1960, le Gabon accède à l’indépendance. Le chef du gouvernement et futur président, Léon Mba, affiche alors son attachement à la France, qui lui vaut bien des critiques et pèsera lourd sur la suite des relations entre Libreville et l’ex-puissance coloniale.
Le président français a officiellement confié à Benjamin Stora une mission sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie », en vue de favoriser « la réconciliation entre les peuples français et algérien ».
Les restes infinitésimaux de Patrice Lumumba feront-ils leur « retour au pays natal » ? C’est ce que souhaite sa fille. Elle s’est adressée au roi des Belges…
À Douala ou Yaoundé, le nom d’André Blaise Essama est associé à la destruction des symboles de la colonisation. Alors qu’en Afrique, la présence des figures de l’oppression dans l’espace public fait rage, le militant camerounais veut en profiter pour porter haut la voix de son engagement.
Alors que le roi Philippe de Belgique vient de présenter « ses plus profonds regrets pour les blessures » infligées lors de la période coloniale en RDC, peu nombreux sont les Belges connaissant l’histoire coloniale de leur pays. Une situation qui crée la frustration et la colère d’une partie de la population, désireuse de lever le voile sur cette époque.
Alors que le débat autour des statues célébrant des figures de l’esclavagisme ou du colonialisme s’intensifie, il faut rappeler les crimes barbares perpétrés par le maréchal Bugeaud et d’autres généraux français en Algérie.
Annoncée par Emmanuel Macron en septembre 2018, l’ouverture d’une centaine d’archives sur les « disparus » de la guerre d’Algérie a été publiée au Journal officiel français le 12 avril, en toute discrétion.
À Paris et à Zurich, deux expositions concomitantes révèlent deux approches muséales diamétralement opposées des collections d’œuvres classiques africaines.
La colonisation ne s’est jamais vraiment terminée : elle a fait peau neuve, et repose davantage sur la présence militaire française ou… sur le franc CFA, dont la réforme en trompe-l’œil annoncée par Emmanuel Macron rappelle à l’Afrique que si elle veut être libre, il faudra en payer le prix.
Il y a tout juste 100 ans, par une froide nuit de janvier, le paquebot Afrique coulait au large de Bordeaux dans une mer déchaînée. Parmi les quelques 600 passagers, 192 tirailleurs sénégalais qui rentraient chez eux après avoir servi la France durant le premier conflit mondial. Il n’y eut en tout qu’une trentaine de survivants. Une tragédie injustement oubliée.
Les cinq ans de rénovation du Musée royal de l’Afrique centrale (AfricaMuseum), l’un des derniers musées coloniaux au monde, ont permis au lieu de revisiter son passé.
À l’approche de la présidentielle du 12 décembre, l’exécutif comme le Hirak rivalisent de véhémence dans le « french bashing » pour servir leurs desseins politiques.
En dépit de leur contribution au pays, dont ils constituaient alors le deuxième groupe démographique après les autochtones, les Noirs ont été effacés de l’histoire mexicaine au lendemain de l’indépendance. À Corralero, une communauté afro-mexicaine se bat pour exister. Reportage.
« Zébu Boy », le premier roman d’Aurélie Champagne, propose un récit documenté sur la survie d’un homme, à Madagascar, pendant l’insurrection de 1947 contre l’État colonial français.
Colette Zytnicki examine à la loupe la vie à Draria, dans la banlieue d’Alger, entre 1830 et 1962. Un regard d’historienne sur des personnes ordinaires au sein du système imposé par la France.
Le collectionneur congolais Sindika Dokolo signe « incarNations », une exposition « afrocentrée » au Palais des beaux-arts de Bruxelles. Restitutions, fin de l’ère Kabila, retour aux affaires en RD Congo : il se confie dans un grand entretien.
En 1962, en pleine euphorie des indépendances, René Dumont affirmait « l’Afrique noire est mal partie », déclenchant l’ire et la censure des élites politiques et intellectuelles d’Afrique francophone. Pourtant, près de soixante ans plus tard, le constat ne contredit pas l’agronome français : l’Afrique noire n’arrive pas à produire un bien-être durable pour ses populations.
Porté par des personnages insolites, le nouveau roman de José Eduardo Agualusa, « La Société des rêveurs involontaires », est un récit sur les utopies collectives qui fait directement écho à l’actualité politique angolaise.
À travers près de deux siècles d’images, l’exposition « Photographier l’Algérie », jusqu’au 13 juillet à à l’Institut du monde arabe de Tourcoing, raconte l’évolution du regard porté par la France sur son ancienne colonie.
Dans un long feuilleton qui oppose Port-Louis à Londres au sujet de la souveraineté sur les îles Chagos, la Grande-Bretagne vient de se faire tirer les oreilles par la Cour internationale de justice.
Il y a 61 ans, jour pour jour, la France bombardait Sakiet Sidi Youssef, dans une Tunisie indépendante depuis deux ans. La raison invoquée par la France ? Le village était une base arrière de l’Armée de libération nationale algérienne (ALN). Retour sur la montée des tensions diplomatiques entre la France et la Tunisie.
Pour sa seconde édition, le Black History Month, qui se déroule en février, a choisi une figure qui interroge : celle de Michael Jackson. Enfant de la ségrégation et des droits civiques, il reste l’Afro-descendant qui a le plus incarné les succès tout autant que les troubles de l’identité noire du XXe et du XXIe, explique Karfa Diallo, le coordinateur de l’événement.
Cette année marque le cent dixième anniversaire de la naissance de la philosophe Simone Weil. Rendre hommage à cette intelligence anticolonialiste semble d’autant plus utile et salutaire, dans ce monde à la dérive, que sa pensée est plus anticipatrice et pertinente que jamais.
Elle est l’une des figures des Ateliers de la pensée qui se sont tenus à Dakar du 21 au 26 janvier, et s’apprête à publier un ouvrage sur le « féminisme décolonial ».
Après cinq années de travaux, le Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren vient de rouvrir ses portes sous le nom d’Africa Museum. Il propose désormais une lecture critique de la période coloniale.
Face à un continent en pleine mutation, Bruxelles joue la carte de l’intégration européenne pour continuer à tenir son rôle, au nord comme au sud du Sahara.
En annonçant son intention de restituer rapidement aux pays africains la quasi-totalité des objets et œuvres d’art dont ils ont été dépossédés, Emmanuel Macron brise un tabou. Et suscite espoirs et polémiques.
Quitte à changer la loi pour les musées, autant aller jusqu’au bout et imposer aussi aux collectionneurs privés de rendre tout ce qui ne serait pas, avec certitude, sorti légalement d’Afrique.