Elle n’a que trois années d’existence. Mais déjà, la Banque islamique de Mauritanie s’est fait une place dans le paysage bancaire national. Sa recette ? Des services pratiques et, surtout, halal.
Au Maghreb comme au sud du Sahara, les produits financiers compatibles avec la charia se multiplient. Autant de vecteurs qui permettent aux pays du Golfe d’investir dans les infrastructures.
Banque populaire a signé un partenariat stratégique avec Guidance Financial Group (GFG). Dans le cadre de cet accord, GFG va apporter à la banque marocaine son expertise dans le développement de produits financiers conformes à la charia notamment dans l’immobilier et les biens de consommation.
Nommé en 2013 gouverneur de la Banque centrale de Djibouti, Ahmed Osman compte bien voir l’institution qu’il dirige jouer un rôle de soutien de la croissance économique nationale. Il a répondu aux questions de « Jeune Afrique ».
La finance islamique sera bientôt légale au Maroc. En attendant le vote de la loi qui l’encadrera, les établissements se hâtent d’investir cette niche.
Selon Reuters, BMCE Bank et BCP, deux des trois premières banques du Maroc, se préparent à lancer des filiales islamiques alors que le parlement marocain discute d’un projet de loi réglementant la finance charia-compatible.
Lancé en 2008, Casablanca Finance City, l’ambitieux projet qui doit faire du Maroc un hub pour les flux internationaux en direction de l’Afrique, a pris du retard. Quels sont les points de blocage ?
Dans son dernier essai, l’écrivain algérien Boualem Sansal dénonce sans retenue la poussée du fondamentalisme religieux dans le monde arabe. Et dresse un état des lieux alarmant.
En Libye, les banques ne manquent pas de liquidités. Pourtant, elles accordent très peu de crédits. Et la nouvelle loi prévoyant le passage à la finance islamique d’ici à 2015 n’arrange rien.
Le Sénégal relance son projet d’émission de sukuk (obligations charia-compatibles) de 100 milliards de F CFA en 2014, en partenariat avec la Société islamique pour le développement du secteur privé (SID).
La Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, a annoncé avoir investi 5 millions de dollars dans la banque kényane Gulf African Bank. L’institution réalise ainsi son premier investissement dans un établissement charia-compatible en Afrique subsaharienne.
La Tunisie vient de lancer son premier fonds commun de placement à risque conforme aux règles de la charia. Ce premier fonds islamique, doté de 50 millions de dinars, sera destiné à financer des PME, principalement dans les régions intérieures du pays.
La Société islamique pour le développement du secteur privé (SID) prévoit d’ouvrir deux banques islamiques au Mali et au Bénin dans le courant de l’année prochaine.
Dans un rapport sur la banque islamique en Afrique du Nord, l’agence de notation Standard & Poor’s souligne les améliorations des perspectives de la finance islamique dans la foulée du printemps arabe. Mais le décollage n’est pas pour tout de suite.
Cet expert-comptable d’origine tunisienne dirige un cabinet de conseil en finance islamique et anime une association d’entraide pour travailleurs musulmans.
En novembre 2008, la France se donnait un an pour disputer à la capitale britannique le titre de première place de la finance islamique en Europe. L’objectif reste à atteindre.
Le marché de la finance islamique, dont la croissance est estimée à 15% par an et les fonds à 500 milliards de dollars, connaît un essor indéniable, d’autant plus remarquable qu’il semble traverser la crise financière sans heurt.
Se présentant comme la seule alternative à la crise, la finance conforme à la charia cherche à étendre son emprise, notamment en Afrique. Mais la cherté et la complexité des produits freinent sa course en avant.
Épargnée, pour le moment, par la tempête actuelle, la finance islamique poursuit son essor en Afrique, où elle compte une quarantaine d’établissements.