« Quand quelqu’un fait semblant de mourir, il faut faire semblant de l’enterrer », estime l’économiste Kako Nubukpo, qui envisage quatre scénarios consécutifs au remplacement du franc CFA par l’eco.
L’annonce du remplacement du franc CFA par l’eco avait-elle vraiment reçu l’aval de l’ensemble des pays de la sous-région ? La réaction des pays anglophones, le Nigeria en tête, laisse penser le contraire. Certains pointent une intervention du président français Emmanuel Macron.
La mise en place annoncée fin décembre par Alassane Ouattara d’un « eco-UEMOA », indexé sur l’euro et garanti par la France, est vue par les pays d’Afrique de l’Ouest hors zone CFA comme un parasitage de l’instauration de « l’eco-Cedeao », monnaie unique flexible que les États d’Afrique de l’Ouest ont prévu d’adopter en 2020.
Les débats autour de la monnaie unique des États d’Afrique de l’Ouest exacerbent les sentiments souverainistes, notamment vis-à-vis des vieux restes de la colonisation, à tort ou à raison. Mais, avec ou sans eco, l’union monétaire présente bien des avantages de stabilité et de gouvernance économiques.
L’adoption de l’eco sur le seul respect des critères de convergence risque de repousser dans le temps sa mise en place. Le compromis en matière de politiques macroéconomiques et budgétaires, et le risque de perte de mainmise des gouvernements de la zone Cedeao sur celles-ci, appellent un travail politique de longue haleine.
L’un plaide pour une réorganisation de la mondialisation, l’autre prône un changement de modèle de croissance pour le continent. Entretien croisé avec deux économistes qui n’ont pas peur de casser les codes.
Deuxième PIB d’Afrique de l’Ouest, mais non membre de l’UEMOA, le Ghana a indiqué dimanche 29 décembre être déterminé à rejoindre les huit pays de la zone franc CFA dans l’utilisation de l’eco. Mais sans vouloir de parité fixe avec l’euro.
Plus personne ne s’aventurerait aujourd’hui à présenter l’Afrique comme un continent à l’avenir incertain. Depuis le début du XXIe siècle, l’écrasante majorité des études et tribunes économiques convergent pour souligner le formidable potentiel de croissance du continent.
En transformant le franc CFA en « eco transitoire » pour les pays de l’UEMOA, ces derniers anticipent sur la naissance de l’eco de la Cedeao, pour lequel de nombreuses questions restent en suspens. Revue des étapes à venir.
Avec la réforme du franc CFA pour les huit pays de l’UEMOA, c’est un eco indexé sur l’euro et garanti par la France qui voit le jour, en attendant la mise en place de l’eco définitif de la Cedeao, flexible et fédéral. Cette transition progressive et asymétrique est l’aboutissement de la feuille de route voulue par le président ivoirien Alassane Ouattara et défendue par Romuald Wadagni, président du conseil des ministres de l’UEMOA.
L’eco aura son symbole : l’EC. Mais pour la mise en œuvre de la monnaie unique de l’Afrique de l’Ouest à l’horizon 2020, la Cedeao a appelé samedi 21 décembre ses membres « à poursuivre les efforts ». Seul le Togo semble respecter les critères de convergence.
Le chef d’État ivoirien et son homologue français ont annoncé samedi 21 décembre une grande réforme du franc CFA. La monnaie utilisée par les pays de l’UEMOA changera notamment de nom pour épouser celui de la future monnaie unique de la Cedeao : l’eco. Mais en attendant cette étape-là, c’est un eco à parité fixe et garanti par la France qui servira de transition.
C’est au franc CFA, unique expérience de monnaie commune régionale en Afrique, d’évoluer, dès lors que les conditions pour la création d’une monnaie unique continentale sont aussi loin d’être réunies.
Les jours du franc CFA sont comptés. Alors que la quasi-totalité des pays membres de la zone franc célébreront en 2020 le soixantième anniversaire de leur indépendance, il est plus que temps de couper, avec précaution, ce cordon ombilical monétaire qui trouve ses racines dans le processus de précolonisation complémentaire de la traite négrière.
Dis-moi quelle langue tu parles, je te dirai quel francophobe tu es. Selon qu’ils sont d’expression française ou anglaise, les Camerounais s’en prennent à la France pour des raisons qui tiennent avant tout à leurs histoires respectives.
Le sentiment antifrançais moderne est fondamentalement politique. Parfois instrumentalisé par les chefs d’État africains, il est aussi alimenté par des élites déconnectées, adeptes d’un afro-optimisme mondialisé, pour lesquelles la souveraineté est accessoire.
Ils sont militants altermondialistes, philosophes ou députés d’opposition. Avec l’anti-colonialisme pour étendard, ils sont le fer de lance des critiques portées contre les ex-puissances coloniales, et en particulier la France. Au risque, parfois, d’en payer le prix fort, mais aussi de nouer des alliances surprenantes ou de se laisser aller aux dérapages.
En dépit du sacrifice de ses soldats et des milliards engloutis dans la lutte contre le terrorisme islamiste, le pays d’Emmanuel Macron est de plus en plus critiqué par une partie de l’opinion. À qui la faute ?
Vrais-faux jihadistes, pillage organisé, leaders africains manipulés… Les réseaux sociaux sont une incroyable caisse de résonance pour les rumeurs et thèses complotistes. Tour d’horizon de quelques-unes d’entre-elles, entre fake news et approximations plus ou moins volontairement entretenues.
Que deviendront tous ces experts autoproclamés en politique monétaire après la disparition du franc CFA ? Quand le débat devra bien finir par s’apaiser, et qu’il ne leur sera plus possible de se défausser sur la France pour expliquer la situation économique de ses anciennes colonies ?
Le projet d’une monnaie ouest-africaine unique, l’eco, envisagé depuis 1983, doit en principe aboutir d’ici à quelques mois, en 2020. Un tel horizon parait pour le moins ambitieux, quand on considère ce que signifie vraiment l’instauration d’une véritable monnaie commune.
Les dirigeants des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), réunis en sommet extraordinaire à Yaoundé vendredi 22 novembre, ont annoncé leur volonté de faire évoluer le franc CFA, présenté par certains comme une monnaie « héritée de la colonisation ».
Le président camerounais Paul Biya a présidé vendredi à Yaoundé l’ouverture d’un sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), qui regroupe six pays, pour débattre notamment de l’avenir du franc CFA.
En évoquant début novembre un retrait des réserves de change du franc CFA déposées en France, le président béninois Patrice Talon a relancé le débat sur une réforme de cette devise, un chantier compliqué tant sur le plan économique que diplomatique.
Ce Franco-Béninois de 58 ans est le nouveau coordonnateur du Conseil présidentiel pour l’Afrique, créé par Emmanuel Macron. Sa mission : revitaliser les relations entre la France et le continent.
Cet expert de l’agence de notation américaine, responsable de l’Afrique francophone, pointe les risques d’un endettement trop important en devises. Et juge peu probable le lancement effectif de l’eco dès 2020.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a annoncé, le 29 juin, le possible aboutissement, en 2020, d’une nouvelle monnaie commune pour les quinze pays qui la composent. L’effet de surprise a joué à plein, et l’information a suscité peu de réactions parmi les opposants au franc CFA. Il semble en effet que, sur certaines questions, il y ait eu des progrès.
Le ministre de l’Économie et des Finances français Bruno Le Maire et ses homologues africains de la zone franc se réunissent les 10 et 11 octobre à Paris. L’occasion de poursuivre leurs réflexions sur la lutte contre les flux financiers illicites, la sortie de crise des États pétroliers, et le développement des partenariats public-privé.
Directrice Afrique de l’Ouest chez le gestionnaire de fonds d’investissement français Amethis, la franco-ivoirienne Laureen Kouassi-Olsson était la Grande Invitée de l’économie RFI-Jeune Afrique vendredi 4 octobre sur RFI, à 12 h 10 heure de Paris, 10 h 10 TU.