En un message sur les réseaux sociaux, la fille du président camerounais Paul Biya a relancé le débat sur la dépénalisation de l’homosexualité, dans un pays où elle est criminalisée. Tour d’horizon du continent, pays par pays, de l’état des législations.
L’activiste Bah Diakhaté et le prêcheur Cheikh Ahmed Tidiane Ndao ont été placés en garde à vue à Dakar après avoir attaqué le Premier ministre et ses récents propos sur l’homosexualité.
Les films « Take my breath », de la réalisatrice Nada Mezni Hafaiedh, et « The Needle », d’Abdelhamid Bouchnak, explorent la question de l’intersexualité, un sujet encore méconnu. Et tabou.
Tout en défendant le principe des bénédictions de couples de même sexe, le souverain pontife reconnaît que les Africains constituent, dans ce dossier, un « cas particulier ».
La décision du Vatican d’autoriser la bénédiction des couples de même sexe a provoqué une levée de bouclier sur le continent. Le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, a pris la tête de la fronde. L’analyse de François Soudan.
Préoccupation du régime déchu d’Ali Bongo Ondimba, les droits des minorités sexuelles et de genre sont remis en question par la Charte de la transition.
Après une première mise en garde, le Conseil national de la communication (CNC) du Cameroun somme le groupe Canal+ d’interrompre la diffusion de sa chaîne à destination du public féminin.
La direction de la cinématographie et des productions audiovisuelles (DCPA) du ministère de la Culture du Cameroun a interdit « oralement » la diffusion du film à succès « Barbie ».
La Banque mondiale a annoncé qu’« aucun nouveau financement public pour l’Ouganda » ne serait soumis à son conseil d’administration. En cause : la loi homophobe promulguée fin mai par le président Museveni.
Jean-Marc Berthon, ambassadeur français pour les droits des personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenres, devait se rendre à Yaoundé à la fin de juin. Mais le gouvernement camerounais a marqué son opposition à tout débat portant sur la question LGBT+.
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement de Paul Biya a déclaré la guerre aux discours dits de haine dans les médias. Mais il vient aussi de rappeler à l’ordre ceux qui feraient selon lui la promotion de l’homosexualité.
Promulgué par le président Yoweri Museveni, le texte avait déjà suscité l’inquiétude des ONG et de la communauté internationale en mars, lors de son examen.
Églises, hauts conseils islamiques, pouvoirs en quête de légitimité, nostalgiques de l’ordre moral colonial, « nouveaux panafricains »… Tel est, sur le continent, l’attelage hétéroclite uni par un même rejet de l’homosexualité.
Lors de la journée internationale de lutte contre l’homophobie, plusieurs footballeurs, dont Zakaria Aboukhlal, ont refusé de porter le flocage arc-en-ciel, mettant en avant « le respect de leurs convictions personnelles ».
Les autorités algériennes ont encore réaffirmé leur refus de dépénaliser l’homosexualité. La communauté LGBT déplore l’hypocrisie qui continue à régner.
En Tunisie, un rassemblement contre la criminalisation de l’homosexualité démontre que la parole se libère, malgré une législation toujours très répressive. Comme dans d’autres pays africains…
En admettant que l’absence remarquée d’Idrissa Gana Gueye soit due aux couleurs arc-en-ciel, d’autres joueurs avant lui avaient refusé de les arborer, sans pour autant susciter de réactions véhémentes…
Le collectif sénégalais « And samm jikko yi » égratigne le président Macky Sall sur la pénalisation des relations homosexuelles. Tous deux défendent pourtant peu ou prou la même ligne.
Quarante ans après l’identification des premiers cas de VIH/sida, au Cameroun, la persécution des minorités sexuelles empêche de progresser significativement dans le combat contre ce fléau.
Shakiro et Patricia, deux femmes transgenres, ont violemment été agressées dimanche à Douala. Condamnées à cinq ans de prison en mai, un juge venait d’ordonner leur remise en liberté provisoire le 16 juillet…
Les autorités françaises ont retiré les deux États de la liste des « pays sûrs » utilisée en matière de droit d’asile. À Cotonou et Dakar, les réactions sont pour le moins contrastées.
Si la dépénalisation de l’homosexualité, adoptée par le Parlement gabonais, est une excellente nouvelle pour les libertés, elle suscite l’indignation d’une partie de la population. Un débat aurait pourtant permis de désamorcer les critiques.
Le vote par l’Assemblée gabonaise d’une loi dépénalisant l’homosexualité, si elle est une victoire pour les initiateurs du texte, n’est encore qu’une étape. Le texte devra en effet être adopté au Sénat, et les débats s’annoncent âpres.