Réseaux sociaux et radios privées coupés, sites d’information interrompus sans explication, journalistes agressés… Les atteintes à la liberté de la presse se multiplient dans le pays.
Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, estime que sous son mandat, « les libertés d’opinion et d’expression » ont été « mieux exercées ». Une affirmation qui apparaît au mieux comme naïve, au pire comme cynique au regard de la détention abusive de notre collaborateur dans le mouroir de Makala depuis trois mois.
À l’heure où les professionnels des médias sont bien souvent sommés de choisir leur camp au nom d’un patriotisme dévoyé, Jeune Afrique vous propose le portrait de femmes et d’hommes qui tentent, malgré la pression et les menaces, de faire bouger les lignes.
À l’approche de la présidentielle du 20 décembre, notre correspondant à Kinshasa, dont le procès s’est ouvert le 13 octobre, est devenu le symbole des atteintes à la liberté de la presse en RDC.
Depuis septembre, la Nigérienne Samira Sabou vit sous la pression du régime militaire de Niamey. Rien de nouveau pour cette journaliste et défenseuse des droits humains, déjà plusieurs fois arrêtée du temps de Mahamadou Issoufou et de Mohamed Bazoum.
Si son nom fait figure de référence dans le milieu du journalisme d’investigation, rares sont ceux qui peuvent le reconnaître. Cachant son identité, le Ghanéen infiltre et dénonce les milieux les plus corrompus.
À la radio comme à la télévision, la liberté de ton de celui qui travailla à la rubrique culture avant de se consacrer à la politique ne lui a pas attiré que des amis. Au point qu’il se retrouve aujourd’hui privé d’antenne.
Déjà emprisonné durant ses années étudiantes, le fondateur des médias indépendants Maghreb Émergent et Radio M n’a cessé de défendre la démocratie, et était l’un des porte-voix du hirak. Insupportable aux yeux du pouvoir algérien.
Cette figure emblématique de la chaîne qatarie, très appréciée dans le monde arabe, couvre la guerre Israël-Hamas depuis l’enclave palestinienne. Il a appris en direct la mort de sa famille, décimée par un bombardement israélien.
Si la première ville des Émirats arabes unis s’impose peu à peu comme un hub incontournable du business africain, cette réussite permise aussi par l’opacité financière, le contrôle de la presse et les écarts salariaux ne se fait pas toujours dans la plus grande égalité.
Les avocats de notre correspondant en RDC, détenu depuis près de trois mois, ont émis des doutes sur l’indépendance de l’expert désigné par la justice pour mener une contre-expertise, dont ils attendent qu’elle démontre son innocence.
Notre correspondant en RDC est accusé d’être l’auteur et le premier diffuseur d’une note confidentielle des services de renseignement. Une enquête menée par le consortium Congo Hold-Up, en collaboration avec Jeune Afrique, démontre, preuves à l’appui, que cette affirmation est fausse.
Les avocats de notre correspondant en RDC, détenu depuis le 8 septembre, ont réfuté les accusations portées à son encontre et formulé une nouvelle demande de liberté provisoire.
Il y a tout juste dix ans, les journalistes français Ghislaine Dupont et Claude Verlon étaient assassinés à Kidal, dans le nord du Mali, dans des circonstances encore non élucidées.
Les secrets des loges s’imposeraient-ils à tous, y compris à la presse, au prétexte que leur activité relèverait de la vie privée ? Et ce, même si le sort de millions de profanes y est en débat ?
Alors que le procès de notre correspondant en RDC reprend ce vendredi 20 octobre, les ONG Reporters sans frontières (RSF) et Journaliste en danger (JED) appellent une nouvelle fois à sa libération.
Une nouvelle fois, la justice a refusé de libérer notre correspondant à Kinshasa, jugé pour un article mettant en cause les renseignements militaires dans le meurtre d’un opposant.
Ces professionnels des médias ont été interpellés par les forces de sécurité pour « participation délictueuse à un attroupement illégal ». Ils protestaient contre le blocage du site Guinée Matin.
Un rapport récent dévoile que les gouvernements africains dépensent au moins un milliard de dollars par an pour surveiller leurs populations, de manière parfois illégale.
Détenue au secret pendant huit jours après son interpellation fin septembre, elle reste inculpée de « diffusion de données de nature à troubler l’ordre public ».
Les organisations des professionnels dénoncent l’adoption d’un projet de loi permettant au président de la transition de nommer directement le chef du Conseil supérieur de la communication (CSC).
Comment, en Afrique, les périodes de crise et de tension – à plus forte raison après un putsch – sont redevenues, trente ans après, synonymes de politiques liberticides à l’égard des médias.
Interpellée le 30 septembre, la journaliste a enfin pu joindre son avocat, qui s’est rendu dans les locaux de la police judiciaire, à Niamey. RSF a demandé sa libération immédiate.
Arrêtée à son domicile par des individus en civil le 30 septembre 2023, la journaliste est détenue depuis dans un lieu inconnu de ses proches. Aucune information n’a été donnée par les autorités au sujet de son interpellation.
Notre correspondant en RDC est accusé de « propagation de faux bruits ». Ses avocats avaient fait appel de son placement en détention préventive. Jeune Afrique continue d’exiger sa libération immédiate.
Les articles sur l’Égypte d’Ariane Lavrilleux publiés par le journal d’investigation en ligne Disclose avaient provoqué un dépôt de plainte du ministère français des Armées pour « violation du secret de la Défense nationale ».
Le chef de l’État congolais avait convié la presse à un déjeuner en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Les discussions ont porté sur les liens avec les États-Unis, le Rwanda, mais aussi sur Stanis Bujakera Tshiamala, notre collaborateur en détention.
Aux cris de « Libérez Bujakera ! », quelques dizaines de journalistes ont manifesté mercredi 20 septembre devant le ministère de la Justice à Kinshasa pour réclamer la libération du correspondant de Jeune Afrique détenu depuis le 8 septembre.