Arrivée des régimes militaires, inséparabilité des imaginaires religieux et nationalistes, revendications identitaires… Au Sahel, les conditions propices à la montée de l’islam politique semblent désormais réunies.
Entre la montée des conservatismes et la primauté des questions du genre sur le droit, les femmes se retrouvent prises en étau entre deux formes d’invisibilité.
Jeune femme libre, miséricordieuse et parfois provocatrice, celle que l’on appelle aussi Saïda Manoubia ne craignait pas de concurrencer les hommes. Elle reste vénérée par beaucoup, mais aussi exécrée par les salafistes.
On l’a connu sous le nom d’Abou Hafs quand il appelait au jihad. Il est aujourd’hui un fervent partisan d’un islam libéral. Son long voyage idéologique l’a conduit au ministère de la Justice, qui s’apprête à lancer des réformes audacieuses en matière d’égalité des droits.
En 2020, le président Emmanuel Macron annonçait « vouloir libérer l’islam des influences étrangères » et créer un véritable islam de France. Parmi ses inspirateurs : Hakim El Karoui, essayiste et consultant au sein de l’Institut Montaigne. Entretien.
Lors de la journée internationale de lutte contre l’homophobie, plusieurs footballeurs, dont Zakaria Aboukhlal, ont refusé de porter le flocage arc-en-ciel, mettant en avant « le respect de leurs convictions personnelles ».
Au lendemain des attentats de 2003, alors que le rouleau compresseur sécuritaire se met en branle, visant en priorité les milieux “salafistes”, le roi Mohammed VI opte pour une approche politique afin de reprendre la main dans le champ religieux.
Il y a vingt ans, le 16 mai 2003, le Maroc était le premier pays du Maghreb à être touché par le phénomène kamikaze. Cinq attentats-suicides qui ont bouleversé le royaume en profondeur.
Le 16 mai 2003, la capitale économique du Maroc était ensanglantée par des attentats-suicides. Un événement sans précédent, dont les conséquences ont été à la fois sécuritaires, politiques et sociétales. Et un traumatisme qui reste vif deux décennies plus tard.
Défaits au Maroc, marginaux en Algérie, honnis en Tunisie : les partis liés aux Frères musulmans sont partout en crise dans la zone. Radiographie d’un désamour, une décennie après leur retour ou leur inclusion à la vie politique.
Poursuivi en justice pour « offense au Prophète », l’islamologue plaide pour une approche rationnelle de la religion. Au nom, selon lui, de la logique même des préceptes islamiques. Entretien.
Le mouvement islamiste Rachad, soupçonné de vouloir surfer sur la vague du Hirak pour imposer l’idée d’un État algérien islamique, concentre les critiques. Alors, qui en sont les principaux fondateurs ?
La révolution tunisienne a eu pour effet de libérer la parole, pour le meilleur mais aussi pour le pire. Une brèche dans laquelle se sont engouffrés les provocateurs de tout poil. Tour d’horizon.
Dans les pays du Maghreb, de plus en plus, des islamistes tentent d’imposer leurs signes et leurs normes dans l’espace scolaire. Pour se défendre, les écoles doivent se doter d’un règlement clair, estime Habib Kazdaghli, le doyen de l’université de la Manouba, en Tunisie.
Rénovées et restaurées à l’identique, les medersa de Fès renouent peu à peu avec leur vocation multiséculaire : diffuser un « islam du milieu » et servir de rempart contre l’extrémisme.
Quand je vous dis qu’il ne fait pas bon vivre pour les femmes ces temps-ci ! Car il est question non seulement de revenir sur leurs acquis, de cacher leur corps ou de les cantonner dans des métiers peu valorisants, mais aussi de les retirer de la circulation, tout bonnement !
Ce spécialiste des religions déconstruit les lectures extrémistes de l’islam utilisées par le groupe État islamique (EI). Un élément clé du soft power marocain.
La police allemande a procédé mardi à une intervention sans précédent. 200 perquisitions simultanées dans tout le pays, destinées à démanteler un mouvement salafiste soupçonné d’avoir poussé et aidé 140 personnes à rejoindre les rangs de l’organisation État islamique.
Le ministre tunisien des Affaires religieuses, Abdeljalil Ben Salem, a été limogé vendredi pour « atteinte aux fondements de la diplomatie tunisienne », au lendemain de propos faisant le lien entre le wahhabisme saoudien et le terrorisme.
Pour Bakary Sambe, directeur de l’Observatoire des radicalismes et des conflits religieux en Afrique, une chose est sûre : « On n’a jamais vaincu une idéologie avec un code pénal ou une kalachnikov. » Jeune Afrique s’est entretenue avec lui en marge d’une conférence sur la lutte contre la radicalisation des jeunes sur internet, qui se tenait à Québec (Canada) en début de semaine.
Depuis 1991, les civils algériens payent un lourd tribut à la guerre civile qui ravage le pays. Le massacre de Bentalha, en 1997, va constituer l’un des événements les plus atroces de la décennie noire.
Leurs discours haineux avaient inspiré les kamikazes du 16 mai 2003. Condamnés à de lourdes peines de prison, ils ont fini par battre leur coulpe après de longues années de détention, avant d’être graciés par le roi. Rencontre avec d’anciens cheikhs salafistes revenus à la raison.
Son film Salafistes, truffé de vidéos de propagande de Daesh, est au cœur d’une controverse en France. Le journaliste mauritanien, spécialiste des mouvements jihadistes au Sahel, est-il allé trop loin ?
Dans les salles fin janvier 2016, « Salafistes », le documentaire qui a largement inspiré « Timbuktu », montre la réalité du salafisme, du Mali à la Tunisie en passant par la Mauritanie. Entretien avec son réalisateur, Lamine Ould Mohamed Salem.
Une femme qui souhaite rencontrer Omar El Haddouchi doit se voiler et ne pas le fixer du regard. Par pudeur, ce cheikh salafiste ne regarde jamais son interlocuteur et ce dernier doit en faire autant.
Depuis une semaine à Sfax, chaque vendredi, des agitateurs salafistes empêchent la prière du vendredi de se dérouler sereinement. Objectif : protester contre le limogeage d’une vingtaine d’imams radicaux par le ministre des Affaires religieuses.
L’ancienne Femen, Amina Sboui a inventé son agression de juillet dernier par des salafistes à Paris. Un mensonge qui était avant tout un « appel au secours », avoue-t-elle au quotidien français « Libération ».
« Je n’ai pas retourné ma veste, je la porte désormais à l’endroit », explique Mohamed Fizazi. Condamné à trente ans de prison après les attentats de Casablanca en 2003, cette figure haute en couleur du salafisme local a bénéficié d’une grâce royale au bout de huit ans. Entretien exclusif.