Alors que les groupes terroristes ont fait près de 630 victimes civiles et militaires depuis 2015 au Burkina Faso, le Premier ministre Christophe Joseph Marie Dabiré, conscient de l’ampleur du défi sécuritaire, se montre confiant pour l’avenir de son pays.
L’Afrique de l’Ouest vit l’un des moments les plus préoccupants de son histoire. Touchée par le terrorisme et la criminalité transfrontalière, notre région doit pouvoir y répondre avec promptitude et efficacité.
Trois Burkinabè et un expatrié chinois portés disparus depuis vendredi dans le sud-ouest du Burkina Faso ont été retrouvées en bonne santé, après avoir été brièvement enlevés. Ils faisaient parti d’une équipe de prestataires de service pour l’État burkinabè sur le déploiement du Projet Backbone National des Télécommunications.
Si le nombre d’attentats et de victimes a globalement diminué dans la zone Afrique-Monde arabe, le Global Terrorism Index (GTI) 2019 considère toujours cette dernière comme la plus affectée par le phénomène.
Trente-deux « terroristes » ont été « neutralisés » vendredi et samedi, lors de deux opérations militaires dans le nord du Burkina Faso, après l’attaque d’une patrouille, a annoncé l’état-major burkinabè dans un communiqué transmis dimanche à l’AFP.
L’Afrique de l’Ouest dit vouloir plus d’intégration économique régionale. Elle y travaille, jusque dans les domaines agricole et monétaire, mais son infrastructure de sécurité n’a pas évolué au même rythme, et cela pourrait être son maillon faible.
L’attaque d’un convoi transportant des employés d’une société minière, dans l’Est, la plus meurtrière qu’a connu le pays, marque-t-elle un changement de mode opératoire de la part des groupes armés ? Tandis que le président burkinabè a annoncé le « recrutement de volontaires pour la défense dans les zones sous menace », Tristan Guéret, du cabinet Risk advisory group, livre son analyse de la situation.
Une demi-douzaine d’enseignants enlevés vendredi à quelque 150 kilomètres au nord de Mopti ont été libérés, a annoncé le gouvernement malien lundi 28 octobre. Selon une source sécuritaire, les assaillants avaient attaqué l’école car des cours y sont dispensés en français.
L’euphorie qu’avait provoqué l’arrivée des troupes françaises au Mali en 2013 a laissé place à un sentiment anti-français de plus en plus fort au sein d’une partie de la population, lassée par une guerre qui s’éternise.
L’armée malienne a indiqué vendredi soir avoir « neutralisé » une cinquantaine d’ennemis dans la contre-offensive lancée après le revers meurtrier infligé par les jihadistes au début du mois dans le centre du pays en guerre.
Malgré la disproportion des forces sur le terrain, les États de la région n’entrevoient pas d’issue à une guerre qui s’autoalimente et mine les États de l’intérieur. Pour y mettre fin, il n’est aujourd’hui d’autre solution que militaire. À condition que l’intervention extérieure soit acceptée et perçue comme légitime.
Une attaque contre des fidèles qui priaient vendredi soir dans une mosquée a fait au moins 16 morts dans le nord du pays. Un millier de personnes se sont rassemblées le lendemain contre le « terrorisme » et pour dénoncer la présence de forces armées étrangères dans le pays.
Si de nombreuses armées du continent utilisent des drones de fabrication étrangère, notamment dans la lutte contre le terrorisme, les succès sud-africain et nigérian en matière de conception locale permettent d’anticiper une accélération du phénomène dans les années à venir.
La ministre française des Armées Florence Parly tente de convaincre ses partenaires européens d’envoyer des forces spéciales aux côtés des militaires maliens dans le Nord et le long de la frontière avec le Burkina Faso.
Un deuil national de trois jours a été décrété après qu’au moins 25 soldats maliens ont été tués, lundi et mardi, dans une attaque coordonnée contre les camps de Boulkessi et Mondoro, près de la frontière avec le Burkina. Un bilan très lourd, qui pourrait encore s’aggraver. Si l’attaque n’a pas encore été revendiquée, elle apparaît comme un symptôme supplémentaire de l’échec de la coopération sécuritaire en Afrique de l’Ouest.
Au moins vingt-cinq soldats maliens et une quinzaine de jihadistes ont été tués lundi et mardi, lors d’intenses combats pour le contrôle de deux camps militaires à Boulkessy et Mondoro, dans le centre du pays. C’est l’attaque la plus meurtrière pour les forces armées maliennes, depuis le 17 mars dernier, lorsqu’une attaque jihadiste contre un camp de l’armée à Dioura avait fait près de 30 morts.
La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé lundi des charges de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité à l’encontre d’Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, un jihadiste malien accusé d’avoir participé à la démolition du patrimoine à Tombouctou, et a annoncé l’ouverture de son procès.
Réunis en sommet à Ouagadougou, les chefs d’État de la région ont appelé à un sursaut et tenté d’unir leurs forces face à la menace jihadiste. Mais l’efficacité de la riposte demeure incertaine.
Face à l’échec de la stratégie du « tout militaire » pour contrer la menace jihadiste, n’est-il pas temps d’ouvrir des négociations avec Iyad Ag Ghaly, le chef du Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans ? C’est la question que pose Mohamed Ag Assory, analyste politique malien.
Pour faire face à la crise financière et aux menaces sécuritaires, Idriss Déby Itno a placé son quinquennat sous le signe de la rigueur. Mais certains lui reprochent d’avoir d’abord et surtout cherché à renforcer ses pouvoirs.
À l’issue de son sommet à Ouagadougou, samedi 14 septembre, la Cedeao a décidé de se doter d’un plan d’action à un milliard de dollars pour contrer les jihadistes. Depuis la fin de l’opération Serval au Mali, en 2014, les réunions internationales sur la situation sécuritaire au Sahel s’enchaînent à un rythme impressionnant sans que la tendance ne (re)devienne favorable aux États de la région et à leurs armées. Bien au contraire.
À l’issue de son sommet extraordinaire à Ouagadougou, samedi 14 septembre, la Cedeao a décidé de se doter d’un plan d’action pour la période 2020-2024 afin d’améliorer la lutte contre le terrorisme. L’organisation sous-régionale prend ainsi la main sur le dossier, sans toutefois se substituer au G5 Sahel.
Réunis ce samedi à Ouagadougou pour se pencher sur l’avenir du G5 Sahel, les chefs d’État de la Cedeao ont appelé à la mobilisation et la mutualisation des efforts pour enrayer la menace sécuritaire.
À la tête du tribunal islamique de Tombouctou pendant l’occupation de la ville par les jihadistes, en 2012, Houka Houka Ag Alhousseini est désormais sous le coup de sanctions de l’ONU. Il continue pourtant d’exercer en tant que juge islamique et affirme même œuvrer à la paix. Jeune Afrique l’a rencontré.
Un sommet extraordinaire de la Cedeao consacré à la lutte contre le terrorisme dans la sous-région se tient ce samedi 14 septembre dans la capitale burkinabè. Au centre des discussions : l’amélioration de la coordination sécuritaire entre pays membres et l’avenir du G5 Sahel, dont l’efficacité pose de plus en plus question.