Burkina Faso : FasoPro démarre la vente de ses chenilles précuites

La start-up burkinabè FasoPro met sur le marché à partir de ce mardi 23 septembre ses premiers produits « ToumouDelice », des chenilles précuites qui contribuent à lutter contre la malnutrition.

FasoPro a déjà collecté 13 tonnes de chenilles dans les environs de Bobo-Dioulasso. © FasoPro

FasoPro a déjà collecté 13 tonnes de chenilles dans les environs de Bobo-Dioulasso. © FasoPro

Publié le 23 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Après avoir réussi à collecter 14 000 euros – sur 10 000 euros prévus initialement – pour financer l’achat de la matière première, FasoPro démarre la commercialisation de ses premiers produits : « ToumouDelice », des chenilles précuites. Distribués dans un premier temps par une quinzaine de boutiques à Ouagadougou, ces produits seront progressivement disponibles dans les autres grandes villes du Burkina Faso. Et peut-être demain, exportés dans la sous-région.

Conditionnées dans des sachets de 500 grammes et 1 kg vendus respectivement à 3 000 et 5 000 F CFA, ces chenilles fraîches auront une durée de conservation de 18 mois, explique FasoPro dans un communiqué. « Le parcours a été long, maintenant nous attendons la réaction des consommateurs », explique Hien Kahitouo, l’ingénieur formé à 2iE et à l’origine de l’entreprise.

la suite après cette publicité

Pour sa première année, la start-up burkinabè va produire 17 000 sachets. « 2014 est une année de test, la phase pilote. Si ça marche, la production augmentera dès l’année prochaine. Tout dépendra des résultats, mais nous prévoyons de multiplier la production par 10 », explique Lisa Barutel, responsable entreprenariat au sein du technopôle de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE), qui soutient l’initiative. Le coût total du projet est estimé à 50 000 euros.

Approvisionnement

Lire aussi :

Fasopro met des chenilles dans vos assiettes

la suite après cette publicité

Malnutrition : les dix pays africains les plus affectés

Agriculture africaine : place aux intrants !

la suite après cette publicité

FasoPro a déjà collecté 13 tonnes de matière première dans les environs de Bobo-Dioulasso grâce à des femmes formées spécifiquement à des règles d’hygiène strictes et surtout à respecter le cycle de vie de la chenille. Des réserves qui permettront à l’entreprise d’assurer le maintien de sa production à moyen terme, la chenille n’étant disponible qu’en saison pluvieuse.

« Pour l’approvisionnement en matière première, nous ferons face à une pénurie certaine dans les prochaines années », admet toutefois Hien Kahitouo.

Défi scientifique

Afin de contourner cette difficulté, FasoPro veut miser sur la recherche afin de disposer d’un système adéquat d’élevage de la chenille de karité. Ce système consiste à élever ces dernières comme des criquets. « C’est un défi scientifique à relever, et qui nous permettra de contourner le fait que l’espèce ne se reproduise qu’une seule fois par an », explique le jeune entrepreneur, également diplômé de biochimie de l’université de Ouagadougou.

FasoPro entend lutter contre la malnutrition et favoriser la croissance verte. En 2015, la start-up va lancer de nouveaux produits dans ce sens comme la poudre améliorée ou encore les bouillons enrichies à base de chenilles. En effet, très présente dans l’alimentation particulièrement à l’ouest du Burkina, la chenille est riche en protéines.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires